Les princes et princesses tala

Responsables de l'aumônerie catholique : 2004-2005

Clotilde Angleys Enrica Zanin Mathilde Hubert
Nicolas Labrune Pascal Molin Emmanuel Monnet


Clotilde Angleys

ENC 2003

Comme beaucoup d'enfants élevés dans une famille de tradition chrétienne, je suis allée au catéchisme puis à la cathéchèse, et vers 14 ans, c'est-à-dire quand la plupart de ceux que leur famille envoie au «KT» sans leur demander leur avis commence à trouver qu'ils sont un peu vieux pour perdre leur temps avec une religion poussiéreuse à laquelle ils ne croient pas, j'ai eu la chance de faire un pélérinage à Lourdes au service des malades, et compris que c'était à moi de nourrir ma foi, et non plus de la subir comme une habitude.
Ce sont ces deux aspects qui je l'espère me guideront cette année à l'aumônerie : d'abord être au service de tous ceux qui voudront nous rejoindre, et peut-être même sortir du cadre de l'école pour aller se mettre à la disposition de ceux qui ont besoin d'une aide matérielle (par exemple pour distribuer des repas). J'espère également trouver, dans ce service, l'occasion de rencontres et d'échanges, qui sont pour moi le meilleur moyen de nourrir ma foi, au sein d'un groupe que je m'efforcerai de rendre amical et accueillant pour tous, quelles que soient leurs attentes.

P.S. pour information, je suis le specimen labellisé École des Chartes de cette joyeuse équipe.




Mathilde Hubert

ENS --- A/L 2003

Je dois beaucoup à ma foi catholique. Après la bonne foi réconfortante de l'enfance, à odeur de bougies et de santons de Provence, est venue la foi de l'adolescence, une foi à éclipses faite surtout de questions en quête de réponses. Puis une foi plus adulte, exigeante, qui m'a éveillée aux autres, à la réalité extérieure, à une présence transcendante, m'aidant à sortir d'une relation avec moi-même où le rêve tenait la place principale. Si la foi est avant tout à mon sens une expérience individuelle et intime, une adhésion personnelle, elle a été inséparable, pour moi, de la présence d'un groupe, où j'ai pu approfondir ma réflexion en la confrontant à celle d'autres croyants et en la soutenant par des prières en commun. C'est dire que je dois beaucoup, aussi, à toutes les aumôneries que j'ai fréquentées. Et peut-être est-ce pour acquitter une infime partie de cette dette que j'ai accepté d'être «princesse» cette année. Cette aumônerie-ci, avec ses multiples activités à la carte, devrait pouvoir répondre à toutes les attentes, celles des contemplatifs, des mystiques, des intellectuels, des actifs, des simples curieux s'intéressant à la religion en anthropologues, et même des gourmands (je pense aux repas talas du mardi). Mon ambition cette année est bien d'en convaincre les gens autour de moi. J'espère donner l'image d'une aumônerie ouverte, accueillante, où chacun pourra trouver ce qu'il cherche, et peut-être beaucoup plus !




Enrica Zanin

ENS --- A/L 2002

Je suis née en Italie d'une famille non catholique. À quatorze ans j'ai lu l'Iliade et décidé de devenir une héroïne. Mais petit à petit j'ai compris que même un héros comblé de gloire se retrouve enfin seul, aimé pour ce qu'il doit être et non en ce qu'il est... j'ai donc abandonné ma période héroïque, poussée par un désir qui n'avait pas encore de nom : un désir d'être aimée, de donner un sens à ma vie, et la peur de ne m'adresser qu'à un fantasme. Enfin la rencontre : à dix-huit ans, j'ai dit oui, au détour d'une page du Cantique des Cantiques.

Maintenant, ce que j'aimerais pour l'aumônerie, c'est qu'elle soit un foyer de communion et d'accueil. De communion, parce que l'aumônerie n'est pas un parti politique ou un club de bridge, mais une communauté qui doit savoir dépasser les clivages idéologiques, les ragots et les préjugés. D'accueil, pour que les personnes en recherche, en détresse, en concours y trouvent un réconfort et une source. Et cela sera possible si l'on fonde un climat de confiance, qui naît de la prière des uns pour les autres, si l'on cesse de parler de Dieu pour finalement parler à Dieu. Ce que j'aimerais pour l'aumônerie, c'est qu'elle soit un lieu de joie partagée : une présence visible qui, sortie d'un sous-sol méfitique et cancérigène, puisse vivifier notre école.




Nicolas Labrune

ENS --- E/S 2002

En bref et en vrac qui suis-je ? À part quelqu'un qui a horreur de se présenter. À part le «fratriarche» d'une famille nombreuse, clamartoise et catholique non-pratiquante. À part un biologiste dont le grand jeu consiste à essayer de se faire passer pour un littéraire. Disons que, en parodiant Madeleine Delbrêl et au risque de faire sérieux, je suis (ou du moins j'essaie d'être) un «petit crâne qui ne se croit capable ni d'être un grand saint, ni d'être un grand pécheur, mais qui se croit seulement capable d'être un petit bout de la grande Eglise».
Suivant ce principe, j'ai profité de mes deux premières années d'école pour m'investir, d'une part au sein de l'aumônerie d'Henri-IV comme animateur, et d'autre part dans les cours d'alphabétisation que des normaliens donnent à Saint-Denis. Je n'ai en revanche que faiblement participé aux activités talas, défaut que je compte sérieusement corriger cette année. Qui sait, j'arriverai peut-être même un jour à écrire dans le Sénevé...

Outre ces quelques efforts, je nourris un projet relativement simple pour cette année princière : maintenir et approfondir la tradition intellectuelle qui est celle de notre aumônerie sans toutefois tomber dans un intellectualisme stérile ; et toujours garder à l'esprit que la foi sans les oeuvres ne tient pas debout.

Pour finir, je signale que j'ai tendance à me coucher et à me lever tard , n'hésitez donc pas à débarquer chez moi, le soir boire un verre, et le matin me tirer du lit pour m'emmener aux laudes !




Pascal Molin

ENS --- MPI 2003

Né dans une famille nombreuse, catholique pratiquante, je pense suivre le classique parcours de celui qui, bien que convaincu par la foi sincère qui lui a été communiquée, sent bien que ce qu'il a reçu n'est jamais qu'un chemin, vers Dieu qu'il s'agit tôt ou tard de choisir et découvrir personnellement. Du fait d'études dans le privé (qui m'en avaient justement privé...), j'ai découvert l'an passé ce que pouvait être une aumônerie, et la formidable richesse de celle de l'École. J'ai beaucoup reçu, et suis donc ravi d'être appelé à donner à mon tour...

Je souhaite que l'aumônerie ne soit pas un lieu de consommation mais d'engagement, et tout d'abord envers Dieu : les années passées à l'École et les études que nous y faisons nous engagent dans des voies qui ne doivent pas nous faire oublier le véritable but de notre vie qu'est la Sainteté du Christ ; puisse l'aumônerie aider chacun à se convertir toujours plus chaque jour, à prendre le temps de mettre les choses dans l'ordre et sa vie au service de Dieu.
Engagement également envers la communauté tala : petite Église, ses activités ne sont jamais que le vase qui renferme sa véritable essence : l'offrande de chacun, l'attention qu'il lui témoigne, la foi et la prière dont il l'anime, l'esprit qu'il lui forge. En particulier les princes ne sont pas là pour la porter à bout de bras, ils comptent sur les initiatives, la participation de chacun... Religion merveilleuse dans laquelle on donne beaucoup quand on se décide à recevoir !
Que ce vase enfin soit suffisamment poreux et l'essence volatile pour se communiquer à la vie de l'École, qui a besoin de ce discret poumon : si on les laisse croître, les dons de Dieu ne peuvent rester enfermés...

Et pour conclure, ma très sérieuse boutade de l'été : «On est tala pour brûler, mais pour continuellement s'embraser !»


Emmanuel Monnet

ENS --- B/L 2003

Le progrès est découverte ; il n'est pas d'intelligence sans confrontation. Telles pourraient être les maximes que je m'efforce de suivre au travers de voyages, de rencontres, des études, de la philosophie. Ce désir de décentrement, je me suis rendu compte que je ne pouvais l'équilibrer que par la présence apaisante de la foi. Cela pour dire que, d'un naturel solitaire et distancié, il ne m'a pas été facile d'accepter la très impressionnante tâche de prince tala. Finalement, c'est avec conviction que je me lance dans l'aventure. En remarquant qu'il ne s'agit pas d'une tâche de routine institutionnalisée. Mais qu'il y a là un vecteur de changement, un lieu d'engagement au service de notre école, trop souvent plongée dans l'individualisme, trop tôt immergée dans les combats et les polémiques de tout ordre, sans avoir goûté la saveur de la fraternité, sans avoir éprouvé la force de l'union et du partage. Cette année d'aumônerie, je l'envisage donc comme une année de projets, d'entreprises collectives, qui sauront peut-être déployer la richesse de l'échange par delà nos cadres de pensée coutumiers, diffuser un peu de la joie de l'Évangile au sein de nos lieux d'étude quotidiens.





Les anciens princes et princesses tala


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Dernière modification : 14 mai 2005