Le Verbe, présent dans la Parole
Le ton vigoureux de ces textes invite à réfléchir sur notre réception
de la Parole, autrement dit sur l'accueil que nous réservons au Verbe,
qui se donne dans et par le texte biblique...
Je vous le demande, mes frères et mes soeurs, dites-moi: que croyez-vous
le plus important: la Parole de Dieu ou le Corps du Christ? Si vous
voulez me répondre la vérité, vous devez certes me dire que la Parole de
Dieu n'est pas moins importante que le Corps du Christ! Aussi, comme nous
prenons soin, lorsque le Corps du Christ nous est distribué, de ne
rien laisser tomber à terre de nos mains! Pareillement, nous devons
prendre autant de soin de ne pas laisser échapper de notre coeur la Parole
de Dieu qui nous est adressée, en pensant ou en parlant d'autre chose. Car
il ne sera pas moins coupable, celui qui entend la Parole de Dieu avec
négligence, que celui qui laisse tomber à terre par négligence le Corps du
Seigneur.
Césaire d'Arles
Voyez si vous concevez, si vous retenez les paroles divines, de peur
de les laisser échapper de vos mains et de les perdre.
Je veux vous exhorter au moyen d'exemples tirés de vos habitudes
religieuses. Vous qui assistez habituellement aux divins mystères, vous
savez avec quelle précaution respectueuse vous garder le corps du Seigneur
lorsqu'il vous est remis, de peur qu'il n'en tombe quelques miettes et
qu'une part du trésor consacré ne soit perdue. Car vous vous croiriez
coupables, et en cela vous avez raison, si par votre négligence quelque
chose s'en perdait. Que si, lorsqu'il s'agit de son Corps, vous apportez à
juste titre tant de précaution, pourquoi voudriez-vous que la négligence
de la Parole de Dieu mérite un moindre châtiment que celle de son corps?
Origène,
Homélies sur l'Exode, XIII, 3
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