Dernière minute (trop tard?)

Damien Thiriet



Puisque le bureau de recrutement du prochain pélé affiche un taux de remplissage équivalent à celui de l'antichambre d'Olivares le surlendemain de son renvoi1, j'ai jugé opportun de faire un peu de pub pour ce temps de pélerinage.


Vous n'êtes pas sans savoir qu'il aura lieu cette année en Pologne, du 28 juillet au 9 août. Dans un premier temps (28 juillet\, --\, 3 août), nous passerons cinq jours touristiques ---\, et, qui sait?, peut-être gastronomiques\, --- à Cracovie2 Nous marcherons ensuite vers Cz\c estochowa, avec l'aumônerie dominicaine de Varsovie. Selon mes sources, cela fait à peu près 114 km, que nous devrions couvrir en cinq jours, sans sac à dos, puisque le ravitaillement suit en camion. Ce dans un cadre plutôt sympathique, celui du Jura Cracovien, jadis frontière militaire, d'où la présence de quelques châteaux3.



Voilà pour l'aspect technique. Quelles sont les bonnes raisons de partir avec nous? Mis à part la meilleure (le groupe des talas est si sympathique qu'on le suivrait n'importe où), on peut en avancer trois.
En premier lieu, Cracovie a un charme indéniable, et vous devriez être conquis, car il y en a presque pour tous les goûts. Pas de forum romain, ni de mosquées, certes, mais de belles églises et synagogues, ainsi qu'un beau cimetière juif. Les amateurs de gothiques admireront le retable de Veit Stoss, ceux de baroque apprécieront les lignes épurées de Ska\l ka. Vous préferez l'art fin de siècle? Alors vous aimerez Wyspia\'n ski et le café Jama Michalika. Bref, ce n'est pas pour rien que Cracovie a été capitale européenne de la culture l'an dernier. À côté des passages obligés (Wawel, le Collegium Maius), deux excursions sont prévues: l'une dans les mines de Wieliczka, classées au patrimoine mondial Unesco, l'autre à Auschwitz.
Mais l'interêt du pélerinage tient avant tout, ce qui semble logique, dans sa dimension spirituelle. Ceux qui ont l'expérience des JMJ se sont peut-être déjà demandé d'où venait cette ferveur polonaise. En marchant quelques jours aux côtés d'étudiants polonais, nous pourrons mieux sentir la vivacité de leur foi, ainsi que sa spécificité. Je ne pense pas que l'obstacle linguistique soit décisif, car beaucoup parleront anglais, et certains français.



J'en profite pour vous présenter rapidement cette aumônerie, dans laquelle j'ai passé beaucoup de temps l'an dernier. Si la messe dominicale, qui rassemble environ mille étudiants de 18 à 25 ans (mais certains anciens ont trente ans) est le temps fort de Freta4, les Dominicains proposent aussi une messe quotidienne suivie d'un petit déjeuner, ainsi que des rencontres thématiques le soir, organisées en cycles semestriels. Ce sans oublier la chorale et les séjours organisés lors des vacances. Je pense que ces étudiants, qui m'ont accueilli à bras ouverts, seront ravi de partager leurs expériences avec nous, d'autant qu'ils ont en général beaucoup de questions sur la façon dont les français vivent leur religion...


Enfin, ce pélerinage aura pour but Cz\c estochowa, l'un des plus grands sanctuaires mariaux d'Europe. Il y règne une atmosphère unique, qui a valu à Jasna Góra5 d'être qualifiée de «capitale spirituelle de la Pologne». Je ne vous décrirai pas ce sanctuaire; je me contenterai de rappeller deux souvenirs personnels.


Je suis allé pour la première fois à Cz\c estochowa en 1994. Il s'agissait d'un détour purement touristique, puisque le tableau de la Vierge Noire et les églises du monastère valent la peine d'être vus. Arrivé trempé dans la chapelle ---\, il pleuvait des hallebardes\, ---, je suis resté sous le choc de la ferveur des pélerins, de la beauté de leurs chants, auxquels je ne comprenais rien. Tant et si bien que je suis resté sur place, regardant cette foule, tandis que mes parents essayaient péniblement de se frayer un chemin vers l'icône.
Depuis, je suis souvent revenu à Cz\c estochowa6. Moi qui n'avais jamais eu de dévotion particulière por la Vierge Marie, je n'aurais alors loupé pour rien au monde l'Appel de Jasna Góra, cette prière du soir durant laquelle le tableau est découvert...



J'espère que ces témoignages vous auront convaincus de l'interêt de l'expérience spirituelle liée à ce pélerinage. Je sais qu'il est toujours difficile de se décider dès avril pour le mois d'août, mais les impératifs de réservations nous imposent un choix rapide7. J'espère vous voir nombreux sur les routes de Cz\c estochowa,

D.T.

Article paru dans Sénevé


Retour à la page principale