1 : Apocalypse, 1962, dans La Gloire, NRF, coll. Poésie/Gallimard, 1969, p. 20.
2 : Cf. Emile Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, Ed. de Minuit, 1989, vol. 2, pp. 179-207.
3 : Jean Steinmann, Saint Jean-Baptiste et la spiritualité du désert, Seuil, coll. "Maîtres spirituels", 1972, p. 155.
4 : Précisément dans sa glose sur Lc 1, 80 : "Et il [Jean-Baptiste] demeurait dans les déserts jusqu'au jour de sa manifestation à Israël."
5 : Jean-Yves Leloup, Désert, déserts, Albin Michel, coll. "Espaces libres", 1996, "Poèmes du désert", p. 134.
6 : François Vergnaud, Sahara, Seuil, coll. "Petite planète", 1974, p. 113.
7 : Cf. Célébrations, trad. Anne Wade Minkowski, Ed. La Différence, 1991, p. 135.
8 : Méharées, Arles, Actes Sud, 1983, p. 214.
9 : Cela fait beaucoup ! Pardon...
10 : Pensées, S 233 (L 201). Mais nous laissons à d'autres le soin de faire toute la lumière sur Pascal...
11 : Chateaubriand a son petit avis sur la nature véritable de ces sortilèges qui embarrassent nos esprits... "On ne peut guère supposer que des hommes aussi sensibles que les Anciens eussent manqué d'yeux pour voir la nature, et de talent pour la peindre, si quelque cause puissante ne les avait aveuglés. Or, cette cause était la mythologie, qui, peuplant l'univers d'élégants fantômes, ôtait à la création sa gravité, sa grandeur et sa solitude. Il a fallu que le christianisme vînt chasser ce peuple de faunes, de satyres et de nymphes, pour rendre aux grottes leur silence, et aux bois leur rêverie. Les déserts ont pris sous notre culte un caractère plus triste, plus vague, plus sublime (...) : le vrai Dieu, en rentrant dans ses oeuvres, a donné son immensité à la nature" (Le Génie du christianisme, partie II, livre IV, chapitre 1er).
12 : N'en donnons qu'un exemple : la traversée du désert du général de Gaulle !... L'expression aurait été employée pour la première fois par Edmond Michelet, "avant André Malraux, même s'il savait que la postérité, fille ingrate, l'attribuerait à son célèbre ami... Mais quelle était donc la situation du Général en ces années de traversée du désert ? "J'étais alors complètement retiré, vivant à La Boisserie", écrit-il dans ses Mémoires d'espoir (Plon, 1970, p . 19). Son biographe Jean Lacouture, qui intitule malicieusement son chapitre sur la période "Un désert bien fertile", note toutefois, de son côté, que "la légende de la retraite ainsi forgée est (...) conforme au mythe plus ou moins prophétique, sinon mystique, que le héros souhaite entretenir." Mais il précise que "cette solitude fut très peuplée, que cette retraite fut riche en activités publiques, et que cet "ermite" ne négligeait pas les affaires du monde" (De Gaulle , t. 2"Le politique", Seuil, 1985, chap. 18, pp. 400-sqq.)...
13 : Pour la correspondance : Mt 4, 1-11 (que nous suivrons surtout) ; Lc 4, 1-13.
14 : Cf.Ex 16, 4 ; 17, 1-7 ; 23, 20-33.
15 : Notons que cela est écrit aussi pour le salut de l'Eglise, qui peut connaître les mêmes tentations, voir 1 Co 10, 11.
17 : L'expression tinte familièrement, c'est un roman de François Mauriac (Le désert de l'amour, Grasset, 1929). Le titre est peut-être encore le plus intéressant du livre...
18 : Et nous nous souvenons aussi de ces atroces paroles : "O René, si tu crains les troubles du coeur, défie-toi de la solitude : les grandes passions sont solitaires, et les transporter au désert, c'est les rendre à leur empire" (François-René de Chateaubriand, Atala, Gallimard, coll. "Folio", p. 78)...
19 : Même si Paulo Coelho dit, de son côté : "Le vent du désert, il y a très longtemps, a effacé nos pas sur le sable. Mais, à chaque seconde de mon existence, je pense à ce qui s'est passé, et tu marches encore dans mes rêves et dans ma réalité. Merci d'avoir croisé mon chemin."
20 : Pierre Boutang, Apocalypse du désert, Grasset, 1979, p. 245.
21 : Entretien avec Dominique de La Croix, "Le violoncelle côté âme", in aden, 13-19 janvier 1999, p. 4.
22 : Ainsi, le bulletin dominical de la paroisse Saint-Médard, à Paris, en arrive à écrire qu'"il nous appartient d'assurer le même service aux générations futures et de faire en sorte que les nouveaux lieux de vie ne soient pas des déserts religieux" (in Paroisse Saint-Médard, 10 janvier 1999, "Le baptême du Seigneur", p. 4).
24 : Jean-Yves Leloup, op. cit., p . 44.
25 : Jean-Yves Lartichaux, Claude Vigée, Seghers, coll. "Poètes d'aujourd'hui", 1978, p. 57. Médaber signifie, en effet, je parle, et midbar désert. Osons aussi une petite incursion en arabe, les terres du Maghreb ou du Mashrek restant dans bien des rêveries d'Occidentaux les terres par excellence du désert... L'arabe n'est pas avare en termes pour désigner le désert. Sahrâ (qui donne Sahara) est le plus courant et aussi celui qui a reçu le plus de prolongements émotifs dans la littérature et les mentalités ; il provient du verbe sahira qui signifie être de couleur fauve, rousse, et désigne la vaste plaine désertique. Citons un autre terme fréquemment employé : badu qui signifie le grand espace libre, d'où dérive badawi, le bédouin, le nomade. Pour une étude riche et poétique, voir Roger Arnaldez, "Déserts-métaphores de la mystique musulmane", in Autrement, hors-série numéro 5, "Désert", 1983, pp. 204-sqq.
26 : Encore plus fascinant quand nous revient à l'esprit le fameux passage : "Je suis la voix de celui qui crie dans le désert " (Jn 1, 23)...
27 : Alphonse de Lamartine, Voyage en Orient, Librairie de Charles Gosselin, 1841, vol. II, p. 344.
28 : "Pour vous, vos cadavres tomberont dans ce désert, et vos fils seront nomades dans le désert pendant quarante ans, portant le poids de votre infidélité" (Nb 14, 32).
29 : Cité par Ferny Besson, Sahara, Terre de vérité, Albin Michel, 1965, p. 83.
30 : Jean-Yves Leloup, op. cit., p. 151.