Réflexions sur l'appel à la joie dans les épîtres des apôtres

Mathilde Sütterlin


Les lettres des apôtres m'ont toujours beaucoup émue dans la mesure où on a l'impression d'entendre les conseils de grands frères. Ces conseils, simples mais efficaces, peuvent mous aider dans les difficultés quotidiennes comme ils étaient censés soutenir les chrétiens des premiers temps.
Or, au terme d'une journée pendant laquelle j'avais discuté avec une personne, croyante mais "incroyablement" triste, j'ai ouvert ma bible et cette exhortation de Saint Paul s'est présentée à mes yeux (2Cor 13, 11):



« Au demeurant, frères, soyez joyeux ; affermissez-vous ; exhortez-vous. Ayez même sentiment ; vivez en paix, et le Dieu de la charité et de la paix sera avec vous »


Une belle coincidence, cet appel à la joie... Cette exhortation clôt la seconde lettre de Saint Paul aux Corinthiens. Il nous invite à faire un effort pour être joyeux dans le Christ. La joie semble presque un devoir, ici, un devoir pour celui qui a eu la grâce de recevoir la révélation de l'amour de Dieu. Comment croire que Dieu nous aime et rester indifférent ?


UN SAINT TRISTE EST UN TRISTE SAINT...


Mais comment être joyeux de manière permanente ? Cet effort ne conduit-il pas de temps en temps à une attitude fausse, à un sourire forcé dont les autres ne sont pas dupes ? J'ai été troublée par ce décalage entre cette joie à laquelle ma foi m'invitait et l'impossibilité d'être toujours souriante pour ne pas tomber dans le faux, dans le masque.
J'en ai discuté une fois avec un prêtre qui m'a expliqué qu'il ne fallait pas essayer de garder sans cesse au visage un sourire figé. Ce qu'il faut, m'a t-il dit, c'est demander au Seigneur une joie profonde, la joie intérieure qui vient de ce que l'on est aimé de Dieu. En relisant à la lumière de "Jubilez" les épîtres des apôtres, j'ai découvert cet autre souhait de Saint Paul (Rom 15,13) :



« Que le Dieu de l'espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi, la joie et la paix, afin que l'espérance surabonde en vous par la vertu de l'Esprit Saint. »



Demandons donc au Seigneur la vraie joie, tournons-nous vers lui pour jubiler et lui rendre grâce de cet amour dont il nous comble. Tout, même la joie vient de lui.
Demandons-lui de nous faire jubiler.
Et que notre sourire soit le reflet véritable de notre joie profonde d'enfants de Dieu.

M.S.

Article paru dans Sénevé


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