1 : Comme celles d'Élisabeth Badinter, in XY de l'Identité masculine, éd. Odile Jacob.
2 : Cf. Humain, trop humain, I, 425, ed. Bouquins p. 628 : ``Période Sturm und Drang pour les femmes.-On pourra, dans les trois ou quatre contrées civilisées de l'Europe, faire des femmes, par quelques siècles d'éducation, tout ce que l'on voudra, même des hommes, non à la vérité au sens sexuel, mais enfin dans un tout autre sens. Sous un telle influence, elles auront un jour reçu toutes les vertus et les forces des hommes; il est vrai qu'il leur faudra par dessus le marché prendre leurs faiblesses et leurs vices; cela, comme j'ai dit, on peut l'obtenir. Mais comment supporterons-nous l'état de transition amené par là, lequel peut lui-même durer plus d'un siècle, durant lequel les sottises et les injustices féminines, leurs antiques attaches, prétendront encore l'emporter sur tout l'acquis, l'appris ? Ce sera le temps où la colère constituera la passion proprement virile, la colère de voir tous les arts et les sciences inondés et engorgés d'un dilettantisme inouï, la philosophie mourrant sous le flux d'un babil à perdre l'esprit, la politique plus fantaisie et plus partiale que jamais, la société en pleine décomposition, parce que les gardiennes des vieilles moeurs seront devenues ridicules à leurs propres yeux et se seront efforcées de se tenir à tous égards en dehors de ces moeurs..."
4 : L'absence du père n'est pas seulement une absence physique -d'ailleurs un père souvent éloigné de ses enfants peut être très présent à eux. Le père manquant est d'abord l'homme fantomatique, incapable de prendre en main et d'assumer sa paternité. Soulignons que la présence d'un père de substitution peut pallier l'absence de père biologique. Il convient donc de réviser le procès en règle contre les mères étouffantes ou castratrices, qui bien souvent assument seules ce que l'homme leur a laissé sur les bras. Réfléchissons également à la situation actuelle où le nombre des familles monoparentales-la mère, chef de famille le plus fréquent- augmente : la paternité classique est en crise, reste à savoir si la construction des enfants peut se passer de cette colonne vertébrale qu'un couple seul peut assurer (père + mère biologiques/de substitution. Voir les excellents et passionnants ouvrages de Guy Corneau, psychanalyste québecquois : Père manquant, fils manqué, et Pourquoi n'y-a-t-il pas d'amour heureux ? aux Éditions de l'Homme. ``L'absence de père produit un complexe paternel négatif qui consiste en un manque de structures internes. Ses idées sont confuses, il (le fils) ressent des difficultés lorsqu'il doit se fixer un but, faire ses choix, reconnaître ce qui est bon pour lui et identifier ses propres besoins. Tout se mélange en lui : l'amour avec la raison, les appétits sexuels avec les simples besoins d'affection." (pp.39-40).
7 : Ici l'on peut faire rebondir le débat, car l'identité féminine n'est pas non plus une évidence, du moins dans son expression. Il est ainsi frappant de constater, par un simple regard dans les journaux de mode, à quel point l'idéal esthétique que l'on nous propose est tout sauf féminin : femmes décharnées, cheveux parfois insignifiants... Regardons également autour de nous, l'on rencontre aussi les deux extrêmes: l'allumeuse ou celle qui n'accepte pas sa féminité; celle qui a peur des garçons, celle qu'ils exploitent ou encore celle qui, d'avoir été blessée, fait du garçon un jouet qu'elle casse, voire nourrit une haine féroce du masculin. Il y aurait ici à discuter du rôle du regard des garçons, de la richesse du respect mutuel. La fille que l'on traite comme un laideron ne se sent certainement pas encouragée à s'arranger, et n'en est que moins à l'aise dans ses baskets; de même, considérer un femme comme une courtisane, un objet, c'est l'enfermer dans une identité blessante dont elle risque de devenir prisonnière. Relisons Les Caprices de Marianne, d'Alfred de Musset, ... ou les lignes décrivant le regard du Christ sur la femme adultère (Jn.8.1-11) ou les prostituées.