1 : La grâce du Christ et la péché originel II, 34.


2 : Saint Paul aux Éphésiens III, 18.


3 : Je dois cette façon d'aborder l'épineuse question de la prédestination au livre du père Pierre-Marie HOMBERT, Gloria gratiae. Se glorifier en Dieu, principe et fin de la théologie augustinienne de la grâce, Paris, Institut d'Études Augustiniennes, 1996. Ceux qui n'auraient pas le temps ou le courage de lire intégralement l'ouvrage peuvent en méditer le titre !


4 : I Corinthiens IV, 7.


5 : Cf. Luc XV, 32. Sur la parabole dite «du fils prodigue» repose toute la structure spirituelle et symbolique des Confessions.


6 : L'opposition «conversion de l'intelligence/conversion de la volonté» est empruntée à Serge LANCEL, Saint Augustin, Paris, Fayard, 1999, biographie très complète qui a bien servi à cet article !


7 : Cf. Confessions VIII, viii.


8 : Ce texte ne se trouve pas tel quel dans vos Bibles : la version qu'en possédait saint Augustin est antérieure à la traduction de la Vulgate par saint Jérôme ; le caractère dramatique en est accentué, car la dernière phrase semble résonner en réponse aux interrogations qui précèdent (cf. par exemple le Sermon CCCLXII, xiii, 14). Ce passage a servi de modèle à la rédaction du récit des Confessions en 396-397, une dizaine d'année après les conversions.


9 : Romains XIII, 13.


10 : Confessions VIII, xii.


11 : Augustin, ne pouvant se passer de sa maîtresse, ne satisfaisait pas aux exigences de la chasteté chrétienne chez un célibataire ; la question de savoir pourquoi la conversion à Dieu supposait pour lui la continence totale, sans mariage ultérieur, est débattue depuis l'antiquité : elle a reçu plusieurs réponses qui nous emmèneraient trop loin du sujet. Contentons-nous de supposer, puisque le résultat est là, que Dieu appelait particulièrement Augustin à la continence. Ce dernier a d'ailleurs maintes fois affirmé que la continence était impossible à quiconque sans la grâce de Dieu : «Personne ne peut atteindre à la continence, si ce n'est par un don de Dieu.» (Sagesse VIII, 21).


12 : Cf. Romains IX, 16. Déjà la grâce est liée au problème de la prédestination.


13 : Voir le dernier chapitre de La Cité de Dieu, par exemple. S'il n'est pas évident que saint Augustin ait prêché la «vision transformante», le fait que voir Dieu nous transforme en Lui, la notion de déification de l'homme par la grâce ne lui est cependant pas étrangère, comme l'ont confirmé les sermons récemment découverts par François DOLBEAU.


14 : C'est la formulation qu'a retenue notre liturgie des Heures, dans le commun des saintes si mon souvenir ne me trompe : «Quand tu couronnes leurs mérites, tu couronnes tes propres dons.»


15 : De doctes penseurs ont jugé que, dans la question de la grâce, Augustin s'éloignait de la méthode rationnelle pour s'égarer dans les sentiers du mythe : il quittait en effet la réflexion proprement philosophique pour défendre l'essentiel de la foi chrétienne, ce qui dénote une rare perversion de l'esprit chez un évêque... qui par ailleurs ne se départit jamais, dans ce débat, d'une pensée cohérente et logique.


16 : Le salaire et la rémission des péchés II, 28.


17 : Saint Augustin, l'aventure de la raison et de la grâce, Paris, 1968.


18 : Ainsi se conclut le livre I du traité La grâce du Christ et le péché originel.


19 : Cf. saint Paul aux Romains V, 12-21.


20 : On les a parfois appelés semipélagiens, mais ils n'avaient pas d'autre lien avec Pélage qu'une sensibilité commune à l'égard de la liberté humaine.


21 : Matthieu XVI, 27 ; Romains II, 6.


22 : C'est une des raisons pour lesquelles il nous importe que le Christ possède une volonté divine et une volonté humaine ; Augustin n'a pas été impliqué dans la querelle du monothélisme, mais il faut du point de vue de la grâce que la première humanité sainte, l'humanité-unie-à-la-divinité de Jésus, ne soit pas un robot mené par la divinité : le Christ est un homme complet - et Dieu ; en lui s'articulent harmonieusement les deux volontés, l'humaine obéissant à la divine, modèle de l'action de la grâce en nous.


23 : Lettre de saint Jacques I, 17.


24 : Plusieurs traducteurs modernes écrivent en se référant à l'original hébreu de ce dix-neuvième verset du Psaume LXVIII : «Il a emmené des captifs», ce qui correspondrait parfaitement au contexte paulinien si on pouvait comprendre que le Christ est remonté au ciel en nous emmenant avec lui, alors que nous étions captifs ; malheureusement, le sens de l'accusatif d'objet interne en hébreu est nécessairement : «Il a capturé des captifs», c'est-à-dire : «Il a fait des prisonniers», ce qui est plus ardu à interpréter théologiquement...


25 : Il ne faut pas confondre non plus la prédestination avec la prédétermination, dont il n'est question nulle part dans la Bible.


26 : «Intellegamus praedestinationem claritatis humanae quae in illo est naturae», § 7 de l'Homélie sur Jean CV.


27 : «Sicut ergo praedestinatus est ille unus ut caput nostrum esset, ita multi praedestinati sumus ut membra eius essemus», La prédestination des saints XV, 31.