2 : je vous fais grâce (!) des emplois du mot grâce dans certaines traductions, qui n'ont rien à voir avec le mot lui même, comme quand la TOB traduit «De grâce, délivre-moi de la main de mon frère...» ce que la BJ traduit, plus proche du texte hébreu, «Veuille me sauver de la main de mon frère...» (Gn 32,12).
3 : Voir par exemple Gn 30,27 ; 47,29 ; 50,4 ; Nb 32,5 ; 1S 27,5
6 : Dt 24,1 ; 1S 1,18 ; 1S 25,8 ; 1S 27,5 ; 2S 16,4 ; 1R 11,19 ; et toute l'histoire d'Esther, où l'expression revient de nombreuses fois : Est 2,15 ; 2,17 ; dans ce passage, Esther gagne la faveur (\d hen) et la bienveillance (\d hesed) à la face du roi : on retrouvera l'association de ces deux mots dans la suite ; 5,2 ; 5,8 ; 7,3 ; 8,5
7 : Gn 32,6; 33,8; 33,10; 33,15.
16 : Dictionnaire de la Bible (supplément), sous la direction de Louis Pirot, 1938. cote TE e 3 A
17 : Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Brépols, 1987
19 : Ex 3,21; 11,3; 12,36. C'est comme ça que les Hébreux, en quittant l'Égypte à la suite de Moïse, ne repartent pas les mains vides, mais avec «des objets d'argent, d'or et des manteaux» que leur donnent les Égyptiens...
20 : Ex 20,6 : «qui fait grâce (\d hesed) à des milliers de générations», que la TOB traduit par «prouvant sa fidélité(...)»
21 : «la grâce est répandue sur tes lèvres», Ps 45,3 (psautiers 44)
23 : je ne peux que vous inviter à aller relire ces chapitres, surtout 33 et 34, c'est une véritable merveille, des textes extrêmement riches...
24 : d'autant plus qu'elle est juxtaposée avec une expression au sens très fort dans le vocabulaire biblique, le nom. Quand Dieu révèle son nom, c'est une révélation de tout ce qu'il est ; quand Dieu donne un nouveau nom à un homme (Abraham, Sara, Israël,...), c'est toute une nouvelle vie qu'il ouvre devant lui, et ça change quelque chose : le nouveau nom d'Abraham fait de lui le père d'une multitude (jeu de mot en hébreu, mais c'est bien plus qu'un jeu de mot au sens où nous l'entendons habituellement...). Mais je m'écarte du sujet, revenons à nos moutons.
25 : Moïse, de frileux qu'il était quand Dieu lui demande, au buisson ardent, de faire sortir son peuple d'Égypte, est devenu complètement attaché à l'histoire de ce peuple, à son devenir, au point que la solution envisagée en 32,10 à l'épisode du veau d'or «c'est un peuple à la nuque raide !(...) je vais les supprimer, et de toi je ferai une grande nation.» n'a aucun avenir...
26 : J'ai toujours traduit avec un passé composé. Dans la plupart des cas, c'est un yiqtol, une sorte d'inaccompli, qui exprime quelque chose qui dure plutôt qu'une temporalité (je laisse le soin aux linguistes d'exprimer ça plus précisément...). Ici, il vaudrait peut-être mieux traduire par «Pourquoi est-ce que je ne trouve pas grâce à tes yeux» ou quelque chose d'approchant. La BJ traduit avec un passé composé, et la TOB «Pourquoi suis-je en disgrâce devant toi ?», perdant l'expression hébraïque.
27 : Exception faite des textes tardifs, où \d hen prend le sens de beauté assez souvent ; c'est surtout dans le livre des proverbes qu'on le trouve encore, et c'est difficile à comprendre (je trouve), en tout cas très loin de notre culture, donc j'aime mieux m'abstenir...
29 : celle de ra\d hamim citée au niveau de la note 16, l'idée des entrailles, donc de la compassion, de la pitié, de la miséricorde, de la tendresse maternelle.
30 : La BJ traduit «Dieu de tendresse et de pitié». Le sens est le même ; mais en hébreu, c'est quand même des adjectifs plutôt que des noms, sauf erreur...
31 : Ici, j'ai suivi la BJ ; la TOB traduit \d hesed les deux fois par fidélité, et emet par loyauté ; je pourrais encore écrire des kilomètres sur emet et \d hesed, mais je ne pourrais que redire en moins bien ce qu'écrit Guillet (J. Guillet, Thèmes bibliques, études sur l'expression et le développement de la révélation, 1965, TE e 214), et ce n'est pas le sujet... Mais si ça vous intéresse, son livre est passionnant, et se lit (presque) comme un roman.
32 : Merci à sr Caroline Runacher, o.p., à qui je dois de précieuses pages de concordances, et une relecture attentive, assortie de conseils expérimentés et fructueux ; au père Denis Marion, qui m'a donné le goût des promenades aux jardins de l'écriture (l'expression est de lui) ; au lecteur qui m'y a accompagnée ; à mes parents pour mon prénom, beau prétexte à cet article !