"Heureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux "(Lc 26,20)
Poussez-vous ! Laissez passer - Mais j'y vois pas - Oh, le pitchounet
! Regardez, je lui apporte les oeufs de ma poule - Et moi j'y ai fait
une fougasse ! Vé qu'il est mignon ! - Eh, mais lui il a rien apporté
!
Le ravi ne sert à rien. Perdu dans le brouhaha de la crèche, le voici, les bras
ballants - il ne sait pas où les mettre. Une vraie girouette.
Le ravi nous énerve. Il ne décore même pas.
Le ravi, c'est le boudu, le brave ; on l'aime bien, au village ; il
n'est pas méchant, mais pas vraiment bon à rien ! Toujours content !
Petit santon qui figure bien cette pauvreté qui nous titille ! Le
ravi, peut-être justement parce qu'il arrive sans rien, repart de la
crèche avec un trésor des plus grands : la Joie.
Alors le ravi se perd dans son ravissement. Un petit enfant
nouveau-né est venu le prendre, l'emporte. Ravi en Dieu.
Pauvre d'esprit, heureux le pauvre d'esprit ! Façonné sous les doigts
du potier, il est déjà peut-être ce que nous serons, façonnés par le
souffle de l'Esprit, dans le royaume de Dieu : des pauvres de Dieu,
des ravis de Dieu.
Bonne lecture et heureux Noël.
Article paru dans Sénevé
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