1 : Ce prétendu article est en réalité le résumé d'une conférence donnée en 1979 par le père Luc Verheijen, O.S.A., professeur à l'institut catholique, maître de monsieur Petitmengin, à l'institut augustinien de l'université de Villanova, sous le titre Saint Augustine's monasticism in the light of Acts 4.32-35. Le livre, enregistré sous la cote TSl $12^{DD} 8^{o}$ à la Bibliothèque de Lettres, malheureusement introuvable sur les étagères, est consultable en thurne 131, premier pavillon, où il est officieusement mis en réserve.
2 : Les plus savants exégètes s'accordent pour voir dans cette collecte l'une des premières manifestations de l'Internationale chrétienne.
4 : Saint Paul sait bien qu'il n'y a aucune commune mesure entre la surabondance de la grâce dans le coeur des croyants et les fonds transférés à Jérusalem. On n'achète pas les cadeaux de Dieu ! Mais s'il feint de croire que la monnaie des Grecs peut équilibrer la balance, c'est sans doute pour ne pas vexer ses correspondants. En outre, la somme de sacrifices et de privations consentis par amour des frères en Christ que suppose l'offrande des Macédoniens et des Corinthiens constitue un réel bien spirituel.
5 : Cette dépossession n'a de sens que si elle est librement consentie, parce qu'elle est fondée sur l'amour ; elle ne peut donc être imposée de l'extérieur au chrétien, c'est pourquoi elle n'est exigible stricto sensu que dans les monastères. Les Apôtres n'ont pas reproché à Saphir et Ananie de ne pas donner tous leurs biens, mais de simuler une générosité totale au lieu de déclarer qu'ils voulaient se réserver un pécule, ce qui était tout à fait possible. "Aime et fais ce que tu veux ! " reste le principe fondateur de la pensée de saint Augustin.
6 : Le terme est de Possidius, ami et biographe de saint Augustin : il désigne les versets 32 et 35b du chapitre IV des Actes des Apôtres, adoptés par le saint pour régler la maisonnée où il vivait avec quelques amis, quand il était encore laïc. Cette organisation apparaît ainsi marquée de l'autorité des Apôtres.
7 : La libre dépossession n'implique donc pas la fin de la responsabilité personnelle, puisqu'une partie des biens de la communauté peut être confiée à un membre, qui se charge d'en faire vivre ceux qui lui sont confiés : saint Augustin précise que si saint Jean prend Marie "chez lui", qu'il la reçoit "in sua", "dans ses avoirs", c'est qu'il s'occupe d'elle personnellement, avec les ressources que la communauté lui alloue dans ce but.
8 : L'appropriation : est ici la tendance ou l'acte par lequel une personne considère un bien comme exclusivement sien, le revendique pour sa propriété personnelle et le garde jalousement par devers soi, en disant : "C'est à moi !"; la possession à titre personnel, par voie d'usage, semble par contre inévitable et légitime sur cette terre, tant que le possesseur reste conscient de la destination universelle des biens.
9 : Avec tous les renoncements que cela comporte.
10 : Ce mouvement atteindra sa pleine extension à la consommation des siècles, quand les sauvés seront tous réunis dans la Jérusalem d'En-Haut : le nombre des élus sera arrêté, mais l'amour ne cessera pas pour autant de croître, puisque nous aurons l'infini de Dieu à aimer.
11 : Nous trouvons peut-être ici une explication de la parabole des talents et de la choquante parole de Jésus : "Celui qui a, on lui donnera encore ; mais celui qui n'a pas, on lui enlèvera même ce qu'il a".
12 : liturgie des tout premiers siècles
13 : C'est pourquoi elle est aujourd'hui signe si douloureux de la désunion des églises.