À l'image du thème retenu, ce dernier Sénevé arrive des quatre coins du monde : du Vieux Continent au Nouveau Monde, les témoignages de vie et de foi révèlent la diversité des visages de l'Église. Être confronté à d'autres manières d'être chrétien nous permet de mieux discerner la place que nous avons à tenir : quelle est la terre de mission que Dieu nous confie ?
Avant de parcourir le monde, c'est souvent près de nous et d'abord en nous qu'il y a le plus à faire. L'expérience du silence et de la solitude nous découvre la première terre à habiter : le coeur, lieu de la présence de Dieu, d'où nous sommes nous-mêmes si souvent absents, trop vite préoccupés de parler de Dieu au lieu de parler à Dieu. Prendre le temps de creuser le désir, savoir affronter les doutes, accepter les faux-départs sont les premières étapes d'une mission qui devient alors aussi un chemin intérieur. La tension entretenue entre la dynamique de la mission et l'exigence de la prière est une manière de vivre l'enseignement du Christ : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même."
Dans ses conseils pour l'éducation (Catéchèse des débutants), saint Augustin fait cette recommandation au maître à l'égard de son disciple : "Bien des choses à dire, il est vrai : mais plus pour lui à Dieu qu'à lui de Dieu." Seule la grâce de Dieu féconde l'effort humain, seul le Maître de la moisson fait fructifier les travaux de ses ouvriers, dans le secret. Si patience et prière ne sont pas les instruments visibles de la mission, ils en sont le levain.
En ce temps de Pentecôte, que ce Sénevé vous fasse découvrir les multiples lieux où l'Esprit nous envoie pour que "sur toute la terre en para[isse] le message, et la nouvelle aux limites du monde"(Ps.18).
Article paru dans Sénevé
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