1 : Editions Spes, Paris, 1933. Toutes les citations de Poyet sont tirées de ce livre, et principalement de la conférence reproduite en appendice.
2 : Aux souffrances physiques s'ajouta la douleur causée par l'opposition farouche de Poyet père à la vocation de son fils ; il refusa jusqu'à la fin de le voir, après l'avoir humilié de diverses manières. Ce n'est qu'après la mort de Pierre que son père mesura la gravité de ce qu'il avait fait subir à son fils. Quand la guerre éclata, il demanda - à 51 ans, père de 7 enfants - d'être envoyé au front, à la place que son fils aurait occupée ; il fut tué à Verdun en 1916, en paix avec Dieu et admiré de tous pour sa foi inébranlable.
3 : N'en déplaise aux mânes de Péguy, qui au même moment donnait ce conseil aux talas : " Je me réjouis fort qu'il y ait des catholiques à l'Ecole normale (surtout quand je sais que ces catholiques sont de bons chrétiens). A une seule condition : c'est précisément que ces catholiques ne pactisent pas avec M. Lavisse. Et qu'ils ne traitent pas, et même qu'ils n'engagent pas la conversation avec lui " (L'Argent suite, Gallimard, 1932, pp. 204- 205 ; il semble que Péguy réponde ici à une lettre de Ch. Flachaire - dixit la Pléiade, - ramené par Poyet à la ferveur, mais à qui ce dernier disait devoir sa dévotion mariale ; tué dès sept. 1914 ; cf. dans le livre du P. Bessières, les pp. 232-236). Poyet est donc au moins indirectement visé par le rédacteur des Cahiers de la Quinzaine. On peut sympathiser avec l'intransigeance intellectuelle et morale de Péguy, comme avec le talent qui la sert, mais ils ne font pas le poids face à la charité de Poyet.
4 : Selon l'expression de la constitution Lumen Gentium, nn. 39-40.
5 : Redemptor hominis, n. 19 ; la prière citée dit : " Tu as voulu, Seigneur, que saint Albert mérite le nom de grand pour avoir su concilier sagesse humaine et foi divine ; accorde-nous, à l'école d'un tel maître, à travers nos progrès dans les sciences, de mieux te connaître et de t'aimer davantage. "