Il y eut un soir...

Nicolas Ginsburger

On le sait maintenant, des enquêtes l'ont prouvé, la vie du normalien (et du chartiste) est chose compliquée, où le labeur acharné et la rêverie oiseuse sont étroitement liés, et occupent largement la journée ordinaire. Aussi est-il heureux d'abandonner un instant ses travaux passionnants pour goûter, au moment où le soleil lui-même semble un peu fatigué, la nourriture fondante et l'ambiance chaleureuse du lieu par excellence de sociabilité de l'Ecole, j'ai nommé le "pot".

Ainsi prend fin une nouvelle journée au contact des autres, faite de rencontres et de surprises. Il est temps de retrouver le calme de sa thurne.

L'Aumônerie, qui aime l'harmonie, vous propose de sanctifier ce moment où s'endort la communauté, par la même démarche que celle du matin. Symétrique des laudes, solidaire comme elles du pain rompu en commun, les complies permettent d'élever de nouveau une louange à Dieu qui nous comble de ses biens, de nous mettre en confiance au coeur de son amour protecteur et d'entrer dans la nuit (les laudes nous en tiraient) au son du magnifique hymne marial qu'est le Salve Regina. Moins longues que la prière du matin (il s'agit d'entrer en paix, comme le cantique de Syméon nous y invite), ces prières auront donc lieu en cave tala (sous-sol), à 20h15, tous les lundis et mercredis dans un premier temps, plus fréquemment si certains le désirent, ou encore sous d'autres formes moins codifiées par les règles monastiques. Pour accéder ensemble au repos, il suffit d'en appeler au Père: les complies sont là pour nous y aider...

N.G.


Article paru dans Sénevé


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