Tout arrive ! La Science a enfin fini de s'exprimer par la plume inspirée de mes deux collègues (avez-vous remarqué combien leurs prénoms respirent, pour l'une, la prière du matin2, pour l'autre, le bon goût absolu ?), l'ordre alphabétique va enfin passer la parole aux littéraires, relégués aux confins de l'enchaînement protocolaire... Et pourtant ! Je suis le modeste représentant d'une espèce traditionnellement bien implantée dans le ``milieu'' tala : les historiens. Evidemment je ne suis ni médiéviste, ni moderniste (mon truc, c'est plutôt l'Allemagne au XIXe siècle), et à ce titre un léger soupçon pèse sur moi, mais je peux défendre becs et ongles les droits de Clio contre les exigences forcément exorbitantes des non-adeptes de ses charmes discrets...
Né aux limites du monde civilisé, j'ai gardé de mon Arles natale, quittée très tôt, et des litres d'huile d'olive injectés dans mes biberons par des nourrices peu scrupuleuses, une lenteur paisible propre à me maintenir souvent très longtemps à table, au grand désespoir de mes amis, et une bonne humeur (presque) infaillible... Quelques années d'errance m'ont permis d'échouer au bout du RER B, que je m'efforce de remonter par étapes : d'abord Bonnelles, le gîte familial cher à mon coeur, perdu dans la forêt de Rambouillet, puis Orsay, précieuse aux yeux des scientifiques, Sceaux(Lakanal, la khâgne aux champs), enfin Ulm. Mais l'appel du Sud est fort. Le soleil estival, la présence conquérante d'un "lobby" méditerranéen et sans doute un Puissant, qui fait germer les graines (par exemple celle des JMJ) et fructifier les vies, ont nourri une foi pas très active l'an dernier, sur le chemin de Compostelle.
Mon espérance est forte pour cette année : je souhaite faire en sorte que l'aumônerie de l'Ecole reste ce cercle spirituel si particulier au sein duquel on accueille, on rencontre et on découvre pour connaître ensemble, par la prière, le chant ou d'autres rendez-vous, l'intimité de l'amour divin...
Article paru dans Sénevé
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