Introduction
Les notes ici exposées sont plus des hypothèses de travail que des
conclusions (mêmes rédigées à l'indicatif). Il se peut fort bien que
je me fourvoie et que ces hypothèses soient totalement fausses. C'est
pourquoi je souhaite que vous me fassiez part de vos connaissances, et
que vous ne me laissiez pas dans l'erreur.
Il est difficile de faire l'histoire d'un rite. Tout d'abord parce que les formes de ce rite ont pu évoluer (on remarque cela dans les recueils de rituels). Ensuite parce que les rites sont géographiquement mouvant, et qu'ils n'évoluent pas de la même manière, ni à la même vitesse suivant les diocèses. Ensuite toujours parce que l'existence théorique d'un rite n'implique pas sa pratique, et que, même pratiqué, il ne l'est pas par tout le monde. Enfin parce que, pratiqué par différentes personnes, certains éléments (séquences rituelle, objet, geste) auront une plus ou moins grande importance suivant les individus...
Faire l'histoire d'un rite, c'est au minimum chercher à exposer les descriptions de ce rite, et tenter de cerner le sens qu'il pouvait avoir pour les acteurs. Je n'ai même pas satisfait ici à cette exigence minimale.
J'ai cherché ici à comprendre, à gros traits, pourquoi, après une
période d'inexistence théorique, la bénédiction des fiançailles fait
l'objet de discours regrettant son absence, plaintes qui aboutissent à
la rédaction de nouveaux rites.
Les rites, mêmes cristallisés dans des recueils de descriptions, sont loins d'être immuables. Dans le meilleur des cas, le déroulement restera le même, mais le sens, l'importance de ce rite relativement à d'autres, changeront. Les fiançailles, elles, comprises comme rite catholique, semblent placées dans le pire des cas : pendant longtemps, aucun rite spécifique n'existait, tout en continuant pourtant à être pratiqué, sous des formes qui restent à préciser. Tentons donc de préciser cette existence floue des fiançailles.
Avant le XIXe siècle
Le Concile de Trente a fortement réduit l'importance des
fiançailles. Autant, avant le Concile, les fiançailles suivies de
relations sexuelles se transformaient de fait en mariage, autant le
concile insiste (canon Tametsi) sur la solennité du mariage : seul un
consentement explicite et solennel formulé au présent (je te prends
pour femme) faisait le mariage. Même effectuées à l'Église, ou en face
de l'Eglise, comme cela pouvait se faire en France, en présence du
curé... les fiançailles n'ont plus le même poids qu'auparavant, et
cela d'autant plus qu'elles semblent faire doublon avec la publication
des bans, qui suffit à assurer la publicité du mariage.
Cependant, il semble bien qu'en France, les fiançailles gardent, même
après le concile de Trente, un poids relativement important dans la
formation du couple. Et cela est peut-être du à la conjonction de deux
intérêts : d'un côté le pouvoir royal (les juristes du roi) tendent à
faire des fiançailles un exemple de contract ; de l'autre, les évèques
continuent à publier des rituels (diocésains) comportant un " ordo
faciendi sponsalia ", contribuant ainsi à affirmer un droit
particulier à l'Église de France, et cela jusqu'à la Révolution
française.
Tout n'est cependant pas aussi clair : le chemin qui mène au mariage
(même si ce dernier est de plus en plus considéré par l'Église comme
un acte instantané) est long et tortueux : accord des parents, échange
de cadeaux, contrats devant notaire (dans le midi notamment), "
créantailles " (échange de promesses entre fiancés), fiançailles en
face d'église, publication des bans... et enfin cérémonie du mariage
(suivie d'installations...). Ces étapes sont compliquées par la
création ou la persistance de coutumes diverses prescrivant les
cadeaux à échanger, les gestes à accomplir...
Ce qui donne à la fin un constat décourageant : suivant le diocèse, la
région, le village... ou suivant les autorités (théologiens romains,
évèques, juristes...), ce que l'on entend par " fiançailles "
(promesse de mariage) ne va pas avoir la même importance.
Il n'empèche que l'on peut néanmoins souligner plusieurs points :
En premier lieu se pose, pour l'Église, le problème des relations sexuelles postérieures aux fiançailles et antérieures au mariage. Double problème : théologique (virginité de la future mariée en référence à la Vierge), juridique (les fiançailles peuvent-elles encore être rompues ?). Considérant que ce problème est du aux trops longs délais entre les fiançailles et le mariage, de nombreux évèques insistent pour que le mariage soit célébré dans les 40 jours suivant les fiançailles... puis finissent par racourcir ce délai. On en arrive à célébrer les fiançailles la veille ou le matin du mariage. Mais l'accord des parents au mariage, la publication des bans font que l'Église peine à assurer un mariage théologiquement correct (ce que confirme le grand nombre de naissance moins de neufs mois après le mariage) : il ne faudrait pas surestimer l'importance de l'Église.
En second lieu, les rituels diocésains français, révisés au milieu du XVIIIe siècle, sont relativements comparables. C'est une cérémonie brève qui se déroule de la façon suivante (dans la nef de l'Église paroissiale, avec le curé du lieu et des témoins) : Après une génuflexion et/ou une prière initiale, le curé rappelle que les fiançailles sont un acte saint. S'en suit un serment de vérité et un interrogatoire des fiancés, puis l'échange des promesses. Le prètre, alors, fiance les deux jeunes gens (ego affido vos), et enfin, exhortation finale. Il n'est jamais fait mention d'un anneau de fiançailles ou d'un baiser (ce qui constitue une différence notable relativement aux rituels antiques).
Pendant le XIXe siècle, une disparition rapide...
On arrive maintenant au coeur du XIXe siècle, période pendant laquelle les fiançailles disparaissent à deux points de vue.
Tout d'abord, le code civil français ignore les fiançailles. Et elles ne sont même pas considérées comme un contrat, mais comme un " fait juridique " (une promesse qui a des effets juridiques). Ce qui n'a pas contribué à soutenir le rite.
Ensuite, pendant la plus grande partie du XIXe siècle la bourgeoisie française, qui avait des intérêts dans la cérémonie des fiançailles (temps pendant lequel chaque famille peut observer l'autre, à une période où les mariages bourgeois unissent autant deux familles que deux individus), cette bourgeoisie " pratiquante occasionnelle " ne rencontre l'Église qu'au baptème, mariage et décès. Les fiançailles deviennent encore plus un acte " mondain " (au sens où l'Église en est absente). Le retour à la pratique d'une partie de la bourgeoisie pourra, à la fin du XIXe siècle, changer les choses.
Enfin et peut-être surtout (dans la perspective qui nous occupe) : les rites diocésains disparaissent. Le pontificat de Pie IX (1846-1878) est contemporain d'un processus de centralisation, qui oblige les évèques français à abandonner leurs rituels particuliers :
La campagne de dom Guéranger pour le retour (sic) à la liturgie romaine, appuyée par tous ceux qui militent en faveur de l'ultramontanisme et positivement encouragée par Rome à partir de 1850 aboutit en une quinzaine d'année à la disparition totale des anciennes liturgies gallicanes. Seul le diocèse de Lyon parvint à conserver quelquechose de ses vénérables coutumes. Le succès du mouvement unificateur fut total. Malgré la mauvaise humeur du vieux clergé, qui tenait à ses traditions, les évêques s'appliquèrent à faire disparaître (de nombreux particularités locales) pour répondre au désir du Saint-Siège, qui souhaitait voir les usages romains adaptés uniformément dans toute la chrétienté latine de manière à mieux manifester sensiblement l'unité de l'Église. (Aubert, 473).
Cela s'est conclu, en France, par de nombreux grincements de dents et des lettres virulentes adressées par des évêques au Pape, mais, quand cela ne faisait que remplacer une forme de rite par un autre, un habit par un autre, cela n'avait que des conséquences supportables. L'ennui, c'est qu'il n'y avait pas de rite romain des fiançailles. Et qu'il n'y en aura pas avant 1947, voire 1983.
On se trouve, et c'est intéressant, pendant un petit siècle (1870-1950) face à un rite sans existence écrite valide, dans un contexte dans lequel l'écrit joue un rôle très important. Et, en fait, les fiançailles furent un moment réduites à un acte écrit. En 1803, le roi d'Espagne déclare que les fiançailles non contractées par un acte notariées sont nulles. Cette condition est reprise par l'Église en 1907 (décret Ne Temere) qui exige un écrit daté, signé des parties et du curé, ou de deux témoins au moins. Le Code de droit canonique de 1917 reprend ces conditions. Mais cela n'a pas contribué à renforcer les fiançailles. Les fiançailles solennelles, avec acte écrit, restèrent exceptionnelles, écrit Jean Gaudemet (Le mariage en Occident, 414).
Les fiançailles deviennent alors un fantôme juridique : théoriquement écrites, elles restent des promesses orales, elles ne peuvent obliger au mariage, et la cérémonie des fiançailles n'a plus d'existence précise.
A ce moment là (début du XXe siècle), les fiançailles sont un
objet de folklore. Au XXe siècle, l'absence de rite est ressenti comme un manque
Mais, dans les milieux catholiques commencent à se faire entendre des plaintes quand à l'absence de rituel de fiançailles. Comment comprendre ces plaintes ? Cela ne me semble pas évident : pendant plusieurs décennies, l'absence de rituel n'a pas été ressenti comme un manque (d'après ce que je peux constater dans mes premières lectures). Il faut donc que les conditions aient changé et que les fiançailles apparaissent comme quelque chose de plus " utile " qu'auparavant pour qu'elles fassent l'objet de discours...
Examinons donc plusieurs facteurs de changement :
Tout d'abord, depuis 1884, en France, le divorce, même encore très difficile à obtenir, est une possibilité légale. Or le mariage n'est pas seulement considéré par les catholiques comme un sacrement, indissoluble : le couple issu du mariage et plus largement la famille fondée est perçue comme une " petite société ", à la fois image et fondement de la société qui l'entoure. Avec le divorce, ce mariage (et donc toute la société) leur semble en danger. Certains catholiques vont donc tenter de se servir des fiançailles comme d'une préparation au mariage : le " temps des fiançailles " va permettre au deux fiancés de s'assurer de la solidité de leurs sentiments réciproques, dans l'idée que si le couple survit aux fiançailles, le mariage sera solide. Plus largement, on trouve l'idée qu'un mariage solide est fondée sur de vraies fiançailles (je reste volontairement elliptique). Il s'agit alors de faire une cérémonie un peu plus solennelle, afin qu'elles aient pour les fiancés une importance plus grande. Renforcer le mariage en amont. Or une telle cérémonie n'existe plus.
En second lieu, la Première Guerre mondiale, en tuant beaucoup plus d'hommes que de femmes les rend surabondantes sur le " marché " matrimonial. La mixité scolaire, en réant des occasion de rencontre et de fréquentation, modifie de plus les conditions du choix. La peur du " flirt " se répand alors dans les milieux cléricaux. Les fiançailles ici serviront à fixer les comportements, en définissant une façon de bien choisir parmi toutes les possibilités ; ou en définissant de bonnes manières de séduire ou d'être séduit (on trouve souvent opposés les termes passion/amour véritable, animal/humain, homme/femme).
En troisième lieu se développe toute une pastorale destinée à des catégories socioprofessionelles considérées comme des " milieux ", c'est à dire des groupes plus ou moins indépendants de la société qui les englobe. La Jeunesse Ouvrière Chrétienne développe alors des rites destinés plus ou moins uniquement aux ouvriers, dont, dans les années trente, un rite de fiançailles.
Enfin, le développement d'une contraception catholiquement correcte oblige à la diffusion d'une éducation sexuelle. Les fiançailles serviront à cela. Dans ces cas là, le terme " fiançailles " ne fait plus référence à un rite accompli sous la direction de l'Église, mais à l'engagement réciproque de deux jeunes (ce qui avait pu s'appeler " créantailles " au XVIIe siècle), et surtout comme période, plus ou moins longue, entre l'échange de promesses de mariages et le mariage lui-même.
Tout un faisceau, qui remet les fiançailles à l'ordre du jour, ou plutôt qui explique que l'absence de rituel soit ressentie comme un manque.
Comment a-t-on répondu à ce manque ?
Mes recherches sont pour l'instant parcellaires : les rituels complets que j'ai trouvé sont encore peu nombreux, et sont surtout très souvent repiqués l'un sur l'autre, avec des variations, qui, pour n'être pas de détail, n'en sont pas moins secondaires.
Le premier à remettre au goût du jour ce rituel : le jésuite Doncoeur, en 1933, dans un livre bien documenté sur les fiançailles (même si la vision qu'il en a est enchantée). Il regrette que, dans de nombreuses familles, même catholiques, les fiançailles se réduisent à la simple " offrande d'un bijou ". Or, souligne-t-il, " durant des siècles ", les fiançailles furent " essentiellement religieuses ", caractère " qui pourrait inspirer à nos modernes contrats une rédaction particulièrement noble et gracieuse ". Après avoir décrit quelques rituels anciens (XVe-XVIIIe siècles), il propose un schéma général pour les fiançailles :
" Avant la messe de fiançailles, par exemple, la rédaction de l'acte de fiançailles [nécessaire depuis le décret Ne Temere] peut parfaitement s'accomplir selon le cérémonial que nous avons décrit. L'anneau ayant été bénit selon la formule appropriée, sera passé au doigt de la fiancée ; après quoi la sainte messe conviera les fiancés à un offertoire et à une communion d'inoubliable souvenir que scellera la bénédiction du célébrant. Enfin l'hommage de leur premier amour sera offert à la Sainte Vierge devant la statue, ensemble choisie, qui présidera jusqu'à la mort à leur destinées. "
En 1939, H. Michaud, dans la Nouvelle revue apologétique, qui cessera de paraître la même année, se plaint de l'absence de formule de bénédiction des fiançailles ou de l'anneau des fiançailles dans le rituel romain. Il écrit :
" Dans la pratique paroissiale, c'est très gênant. On s'en tire tant bien que mal (...) par la bénédiction ad omnia bien vague, ou par la bénédiction nuptiale, qui est une tricherie pire encore. "
Heureusement, se réjouit-il, soulagé, la JOC a comblé cette lacune. Dans une petite brochure rédigée en partie par l'abbé Godin (celui de France pays de mission), la JOC propose, dès 1938, un rituel à l'usage des jocistes. Le chanoine Cardijn, dans sa préface, déclara clairement : " L'apostolat des fiançailles jocistes est le message éclatant d'une classe ouvrière nouvelle, plus belle et plus grande. " Les fiançailles, loin de détacher les fiancés de la JOC, contribuer à " jociser " encore plus (je cite) les jocistes.
L'échange des promesses et la messe de fiançailles ont alors lieu dans le cadre militant : le descriptif propose que les deux fiancés soient agenouillés, au premier rang des jocistes. Les promesses une fois échangées, le prêtre les bénis du signe de la croix et les asperge d'eau bénite, et il dit : " Ego affido vos - in nomine patris et Filii + et spiritus Sancti Amen. " Puis il bénit les bagues des fiancés : " Bénissez, Seigneur, cet anneau que je bénis de votre part pour que celle qui le porte se garde sans reproche à son fiancé... " La messe semble succéder à la bénédiction, et l'auteur a écrit en majuscule : " LES FIANCES ET LES AUTRES JOCISTES Y COMMUNIENT pour sceller dans l'amour du Christ le don réciproque de leur deux coeurs. "
Après la Seconde Guerre mondiale, un compilateur de discours de fiançailles et de mariage clés-en-main, André Merlaud, reprendra ce rituel (en ôtant les références à la JOC : les fiançailles sont ici affaire de famille). Il propose ensuite une messe, sur le modèle de la messe jociste ou jaciste, en recommandant une participation active des fiancés, messe pendant laquelle se succèdent des demandes de chasteté : " accordez nous votre grâce pour marcher droit et pur... "
Quelques années plus tard, l'abbé Van Agt, lui aussi compilateur de discours de messes de mariage et de fiançailles (l'imagination des prêtres devait se tarir... ou, autre hypothèse, une partie des prêtres n'avait peut-être pas les connaissances nécessaires pour forger des discours ni " ennuyeux ", ni " pompeux ", ni " banal ", ce que souhaite éviter Van Agt). L'abbé lillois commence par souligner qu' " il n'y a pas de rite spécialement prescrit pour la bénédiction des fiançailles, l'Église autorise les coutumes locales en usage dans les diocèses ". Toutefois, souligne-t-il, une oraison existe dans le rituel latin-français publié en 1948.
La question du rituel semble retomber ensuite dans l'oubli... jusqu'en 1983, les livres et les brochures que j'ai parcouru parlent surtout du temps des fiançailles et pas du tout de la cérémonie d'échange des promesses. C'est en 1983 que Jounel publie une Célébration des sacrements, et, prenant acte que " le rituel romain ignore les fiançailles ", propose un rituel, tout en insistant sur le fait que ce n'est pas un mariage. " Il faut veiller à leur garder un caractère familial ", " la remise de la bague se fera plutôt après la messe " (manière de ne pas la confondre avec les alliances).
Enfin, la même année est publié à Rome un Livre des bénédictions, publié en France en 1988, proposant une bénédiction de fiançailles. Dans ce Livre, la bénédiction est un acte liturgique qui doit faire référence à l'histoire du salut : un simple geste ne suffit pas, une lecture de l'Ancien ou du Nouveau Testament est nécessaire, de même qu'une participation active des fidèles. Même quand une chose est bénie, c'est l'homme qui doit être considéré comme au centre du rite. L'important n'est plus comme auparavant la formule qui donnait sa signification au signe de croix, central dans la bénédiction, mais l'écoute de la Parole de Dieu. Le ministre de la bénédiction peut être un laïc, et non pas seulement un prêtre ou un diacre. Enfin, le rituel précise que " on ne fera jamais les fiançailles ou la bénédiction spéciale des fiancés à l'intérieur d'une messe ". Remarquons que la Bague de fiançailles n'est pas au centre du rituel, et que, signe peut-être de la nationalité de la coutûme, un paragraphe spécifique a été rédigé pour les Français et leur Bague.
Conclusion... à suivre
Voilà l'état des lieux de la théorie des fiançailles, pourrait-on dire. On se trouve aujourd'hui devant une bénédiction à l'histoire tourmentée. Histoire tourmentée pour plusieurs raisons : les fiançailles (comme rite) n'ont jamais constitué un enjeu suffisant pour que se cristallisent autour des positions fermes et définitives (à part le fait qu'il faut les distinguer du mariage...). Simultanément, les fiançailles (surtout en tant que période) semblent pour certaines personnes une manière de ramener vers un mariage solide des catholiques (préparation au mariage, diffusion de la contraception-Ogino...) ; et inaugurer cette période par un rite permet de solenniser ce temps.
Nous verrons par la suite comment meubler le temps des fiançailles.
Article paru dans Sénevé
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