Malgré ce spectacle d'une qualité rare, le public reste clairsemé à 21 h 10 quand, en désespoir de cause, notre futur ex-président déclare la séance ouverte. Le premier point abordé, le vote de l'ordre du jour, aboutit à la suppression de ce même point dudit ordre. L'ordre du jour adopté est donc le suivant :
- bilan moral et financier de l'année ;
- vote des subventions accordées au Bal et au Méga ;
- vote de l'augmentation de la cotisation ;
- présentation des candidats au bureau.
L'assemblée enchaîne rapidement sur le bilan de l'exercice 93-94. Tout en déplorant quelques échecs (Bal, Forum et surtout quelques débordements mettant en danger l'existence des soirées sur les toits), notre éthylique président estime le bilan moral "globalement positif", en se félicitant du "relatif maintien du niveau d'animation des sections". Restant insensible au tollé provoqué par ces mots, il enchaîne avec la liste des succès de l'année, parmi lesquels le théâtre et le très dynamique cercle méditerranéen. Le bilan financier est bref, on notera seulement que la K-fêt a un trou de 15000 F dû aux vols, et que le club spectacles annonce un déficit du même ordre, mais les responsables ne sont pas là pour s'en expliquer.
Le premier gros morceau de la soirée est le débat sur la subvention à accorder au Bal et au Méga. On peut grossière-ment résumer le problème posé en disant que le COF a 95000 F à répartir entre les deux activités, en plus de 50000 F que leur donateur (l'administration) destine au Bal. Ce sujet sert de prétexte à un débat houleux entre partisans et opposants du Bal, où s'illustre particulièrement M. Savin, qui, s'il n'est plus membre du COF (bien qu'il ait payé sa cotisation, comme il a maintes fois tenu à le préciser), n'en conserve pas moins une perception aiguë de la nécessité de sa propre présence en AG. Après une intervention remarquée de PdT en faveur du Méga où c'est qu'on peut voir les conscrites, le débat le plus affligeant de cette lamentable soirée se clôt sur ce qu'on peut appeler un match nul (85000 F au Bal et 60000 F au Méga).
Après une pause bienvenue est abordée la question de la hausse de la cotisation, deuxième point chaud de la soirée. Coup d'envoi à 23 h 50 : Fabien souhaite clore ce débat rapidement... Malgré une tentative de Dinah Rosenberg (une des rares intervenantes sensées de cette pitoyable soirée) pour élever le débat en demandant si le COF recherche plus d'argent ou plus d'adhérents, on piétine toujours à minuit quand la question qui travaille tout le monde est enfin posée : a-t-on besoin de cet argent ? Le problème de l'existence du Bal (pas celui de novembre, mais les suivants) revient au centre du débat. À 0 h 05, changement de direction, petit Pat' est acclamé par l'assemblée lorsqu'il déclare que le problème du COF est le manque de gens motivés, pas d'argent. C'est un peu dommage pour feu le bilan moral positif. À 0 h 10 un vote maintient la cotisation à 600 F.
Après la présentation des candidats (voir annexe), cette écoeurante soirée s'achève brusquement sur un oukase de Fabien qui met fin à un échange d'insultes entre celui-ci et Mathieu Savin, que ses rancoeurs personnelles ont semble-t-il rendu hermétique à toute forme de discussion constructive.
Président :
D. Fajolles, J. Jalon, C. Villani.
Vice-président :
D. Augier, V. Belrose, N. Helmreich,
J. Jalon.
Trésorier :
S. Aicardi, O. Glass.
Vice-trésorier :
L. Chatelin, P. Zinn-Justin.
Secrétaire :
V. Belrose, F. de Jaeger.
Vice-secrétaire :
F. de Jaeger, N. Thiery.
Premier tour le 13, de 11h à 19h30 dans l'Aquarium; dépouillement dans la cour après le Pot. Au besoin, désistements le 14 et second tour le 15.
M e r c i . . .
Bernard-Henry Lévy,
Continuons le combat,
Libération, jeudi 2 juin
Le Menteur, comédie galante en cinq actes et en neuf acteurs de Pierre Corneille, qui sera joué, en costumes et en grande pompe, le 17, le 18 et le 20 juin à 20h30, au Collège Néerlandais (Cité Universitaire, très exactement en face en Jourdan).
Places: 50 F, 40 F (étudiants), 30 F (C.O.F.) Une prévente aura lieu au Pot.
Et voici pourquoi :
1°) L'élection du Parlement est pour les citoyens européens la seule occasion de faire entendre massivement leur voix. En outre, le Parlement s'occupe de toutes les questions intéressant directement les citoyens de l'Union : libre circulation, droits sociaux, fiscalité, recherche et technologie, politique industrielle, environnement, santé publique, droits de la femme, politique régionale, coopération, etc. Nous oublions trop souvent que nos conditions de vie se décident en partie à Strasbourg et avons tort de mépriser les débats qui s'y tiennent (ce qui, bien sûr ne nous empêche pas ensuite de râler, en bons Français que nous sommes!).
2°) Contrairement aux idées reçues, le Parlement détient de vrais pouvoirs. Ceux-ci ne cessent de s'accroître et ils prendront toute leur mesure si les députés européens sont soutenus par les peuples qu'ils représentent, c'est-à-dire si la participation aux élections est forte.
Ces pouvoirs sont les suivants : vote du budget, ce qui est très loin d'être négligeable ; pouvoir d'avis conforme en matière d'élargissement et d'accords internationaux ; pouvoir de décider conjointement avec le Conseil des Ministres du contenu des directives européennes (plus de 50 % des amendements proposés sont intégrés aux textes définitifs) ; droit de contrôle sur les activités de la Commission et du Conseil (vote sur la composition de la prochaine Commission Européenne, et donc droit de veto à l'égard de son prochain président !)
Attention : pour la première fois, une majorité politique n'est pas loin de se dégager au Parlement Européen. Schématiquement, le choix est assez simple : pour une Europe plus libérale avec Sir Léon Brittan à la tête de la Commission ou pour une Europe politique et sociale à partir du livre blanc proposé par Jacques Delors ?
3°) Les choix qui vont engager l'avenir de l'Europe seront à faire au cours des années 1994-1999 : instauration de la monnaie unique, mise en place de la Politique Etrangère et de Sécurité Commune, relance de la libre-circulation des personnes, élargissement et révision des traités. Agir pour les pays d'Europe centrale et orientale, c'est d'abord construire aussi vite que possible une Europe capable de les accueillir. Sans compter qu'un taux élevé d'abstention en France sera inévitablement interprété comme un désintérêt des Français pour la construction européenne.
Voici quelques bonnes raisons parmi d'autres. N'hésitez donc pas à consulter notre tableau. Et surtout : un peu d'audace ! Après tout, l'Union Européenne est une belle idée et vaut que l'on s'engage pour elle...
Vive la Raie Publique,
Vive la Tronche,
En effet, où sont les grands coups de gueule d'antan, les empoignades homériques, les interventions remarquables et remarquées, bref tout ce qui faisait le sel de ces AG et qui nous rendait heureux de nous coucher à des heures indues, voire pas du tout ? Les deux précédentes, déjà, étaient bien ternes, mais celle-ci a non pas battu tous les records d'ennui et de mauvaise foi (ceux-ci restent détenus par l'Arnaque Générale de révision des statuts de l'an passé), mais fait largement exploser les limites de la patience de bon nombre de participants, et non des moindres. Heureux sont ceux qui ont eu, dans un élan de sagesse, la bonne idée d'aller se coucher tôt ou de se trouver une autre occupation en ce sombre 6 juin : ils n'auront pas vu un président du COF, avec son habileté (douteuse, si j'en juge par ses nombreuses hésitations) coutumière à manier une langue de bois que n'aurait pas reniée le pire des régimes totalitaires, nous soutenir mordicus et contre toute évidence pendant une bonne heure que tout va très bien, madame la Marquise, et se livrer ainsi au premier des deux numéros de clown de la soirée (Zpeat, lui, avait le mérite de ne pas se prendre au sérieux) ; il n'auront pas vu cinq autres membres du bureau manifestement dépassés par les événements se montrer incapables d'endiguer le flot d'inepties de notre bavasseur en chef, qui s'en est ainsi donné à coeur joie ; il n'auront pas vu des discussions stériles et interminables dont finissait par se désintéresser toute la salle, sauf les protagonistes (et encore...) ; ils n'auront pas vu une présentation des candidats au bureau effectuée dans l'indifférence quasi générale, et au cours de laquelle absolument aucun d'entre eux ne s'est montré sous un jour réellement rassurant pour l'avenir du COF ; ils n'auront pas vu, enfin, toujours le même président clore cette parodie grotesque d'AG de manière arbitraire et dictatoriale, de manière à ne pas laisser le temps aux participants d'aborder des points qui le dérangeraient (à ce propos, il doit sans doute y avoir un petit vice de forme quelque part, par exemple, au hasard, concernant le vote de l'ordre du jour. Avis aux amateurs...). Alors, vous qui ne connaissez des AG mythiques d'autrefois que ce que les Grands Anciens vous en ont raconté, vous qui avez été légitimement déçus par le spectacle que vous ont offert les dernières d'entre elles, vous qui allez voter la semaine prochaine pour un bureau tout neuf, élisez qui vous voulez, votez les budgets qui vous plaisent, mais je vous en supplie, rendez-nous nos AG...
Cela expliquerait que l'on me reprenne sur des sujets qui ne relèvent pas de mon propos : les restrictions qu'invoque V. Aubin sont si je connais bien l'esprit des rédacteurs des mesures d'exception, réservées aux atteintes contre la démocratie ou la vie privée des citoyens. Qu'est-ce que cela a à voir avec le L227-24 ? Cet article ignore les messages racistes, sexistes, diffamatoires attentatoires à la vie privée; il n'empêchera personne de faire circuler Les protocoles des sages de Sion, de presser des disques de chants nazis (toute ressemblance avec un borgne célèbre serait etc.),... Il ne vise que des peccadilles dont j'estime (c'est aussi ça le respect de la vie privée) qu'un législateur démocratique n'a pas à se mêler; et fussent-elles vulgaires, elles ne méritent pas tant de hargne législative : les ignorer suffit. En revanche, il frappera, hors du champ de la pornographie (qui vous obsède d'une manière suspecte...), des auteurs coupables d'avoir rappelé cette vérité antidémocratique et subversive que l'Homo sapiens est un être sexué.
Distinguer les Fleurs du Mal d'un ouvrage pornographique ? J'y parviens, merci ! Mais ce ne dois pas être le cas général puisque la justice de son temps avait arraché 6 fleurs au bouquet. Je persiste : un censeur moral a toujours tort, soit par étroitesse d'esprit, soit par excès de zèle en vers des pièces que le dédain du temps condamnera assez.
Quant à la morale publique, cette expression ne figure pas dans les cita-tions en italique rageurs de mon contra-dicteur; et je ne la connais que dans le discours de nos très démocratiques amis de l'Opus Dei. Pour tout dire, je la gerbe!
Présents à l'A.G. enm chef : PdT, Frédo et Reno
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