BOcal numéro 181 du 21/2/96 au 28/2/96



Sommaire



Edito

De l'art de manier le marteau.

Merci, chers lecteurs, merci. Vos attentions nous vont droit au coeur. Nous apprécions toutes les remarques constructives faites à propos de l'axe éditorial de ce journal ; malheureusement, les auteurs ont toujours eu la pudeur innocente de ne pas nous les dévoiler directement... Plus, avoir décoré nos casiers de confettis roses soigneusement élaborés à partir de votre hebdomadaire (dois-je encore dire adoré ?) nous comble de bonheur.

Certes, nous n'avons pas fait preuve de cette hypocrisie de bon aloi qui semble se manifester tout autour de nous, et pour laquelle il est de bon ton de s'opposer au gouvernement et à l'administration (quels qu'ils soient ?) et qui autorise plus les propos de type "enculer a sec" que "voulez vous m'épouser" et "St. Valentin" -dont la rudesse nous affole autant que vous-.

C'est pourquoi nous allons faire un mea culpa, en acceptant de suivre aveuglément tout conseil sur l'art de manier la langue de bois et, puisque cela ne vous suffira pas à vous convaincre de notre bonne foi, d'enseigner à tous les professeurs en herbe qui se seront gentiment proposés, quelques uns des secrets utiles de QuarkXPress que nous avons pu découvrir cette année.

Car, quelle que soit la médiocrité des rédacteurs, la qualité du BOcal tient de celle, sans cesse réaffirmée, des articles que vous voulez bien nous confier ; i.e. personne n'est irremplaçable.

La Rédaction..

PS : nous laissons le temps de la réflexion aux éventuels candidats car, pour cause de vacances, il n'y aura pas de BOcal la semaine prochaine.


Remarques sur les "hommes libres", et sur leur liberté.

Il est bien vrai que "ce sont les pays qui font confiance au libéralisme qui s'en sortent le mieux". Certes, la France n'est pas un exemple valable: c'est sans aucun doute parce qu'il y reste encore quelques services publics et quelques travailleurs dont l'emploi est garanti par l'État qu'on y trouve plus de trois millions de chômeurs.

Mais voyez comme la Russie est prospère depuis qu'elle fait entièrement confiance au libéralisme et au marché mondial ! Malheureusement, les Russes sont des ingrats, et au lieu de manifester leur reconnaissance votent pour les communistes. On comprend donc bien à quel point il serait antidémocratique d'organiser un référendum sur le passage à la monnaie unique. On peut à la rigueur consulter les peuples une fois (les Russes ont bien élu M. Eltsine), mais il est hautement dangereux de leur demander de se prononcer une nouvelle fois au vu des conséquences de leur premier vote.

Nous suggérons aux "hommes libres" de faire campagne pour que M. Chirac soit proclamé président à vie. Cela lui éviterait d'avoir un jour à rendre compte devant le peuple de ses promesses non tenues. Et ce serait conforme à leur conception de la démocratie; le peuple a voté, n'est-ce pas ? il n'avait qu'à réfléchir avant.

Quant à nous, vous l'aurez compris, notre conception de la démocratie et aussi de la prospérité n'est pas celle de ces hommes tellement libres qu'ils ont tous les courages, hors celui de signer leurs articles.

Emmanuel Lyasse (Comité de Citoyens ENS)


Concert du 29 février.

"Si on ne va pas au Club Opérette, un jour il n'y en aura plus". Eh oui ! sans vous en rendre compte, vous êtes de petits privilégiés, vous qui vivez sinon la dernière, du moins l'avant-dernière année d'existence de cette infiniment prestigieuse chorale qui fit les beaux soirs de Jourdan il n'y a pas si longtemps. Cette année, c'est le 29 février que nos accents résonneront sous les voûtes sublimes de la Salle Dussane, à ULM ! Plus d'excuse pour ceux qui trouvent que Jourdan, c'est loin. Et puis, un concert le 29 février, c'est pas tous les ans, c'est même pas forcément tous les quatre ans, alors rien que pour ça, c'est une bonne raison de venir. L'autre jour, au concert des élèves du 18 janvier, certains n'ont pas l'air d'avoir bien compris l'esprit de notre activité, ils sont restés visiblement perplexes devant notre stupéfiante et spectaculaire maestria scénique ; ceux-là peuvent (doivent ?) revenir, puisqu'on refera, entre autres, ce qui y fut chanté, et que peut-être au bout de deux fois ils comprendront mieux. Les autres, ceux qui nous connaissent, qui savent de quoi nous sommes capables, n'ont pas besoin que je les encourage, ils afflueront, encore la larme à l'oeil en pensant à notre disparition proche. En résumé, ce sera gratuit, on chantera du Purcell, du Prokofiev, du Gounod, du Verdi, du Carl Orff, du Massenet, peut-être du Rossini, rien que des choses bien. Donc je répète : JEUDI 29 FEVRIER, salle DUSSANE à 20h30, et puis après vous partirez en vacances tout contents.

Laurent BURY

PS : pour mes fans et admirateurs personnels, je signale que, selon toute vraisemblance, je ne pourrai malheureusement pas chanter au prochain BAL. Alors si vous voulez quand même me voir encore faire le guignol, vous avez intérêt à venir le 29 février...


Club cuisine.

Le prochain dîner du Club Cuisine aura lieu dimanche 18 février à 20 heures à la cuisine du 2ème Rataud. Pour tout renseignement afin de pouvoir assister, ou participer, à la confection du repas, ou tout simplement pour s'inscrire, déposez un mot dans le casier d' Axel Rabourdin. Les inscriptions doivent être déposées avant samedi midi (heure limite de retrait des couverts au Pot). A dimanche,


Jeu concours.

Sous le haut-patronage du Très-Grand et Très-Sauvage Mégathérium, je lance un second Grand Jeu Concours. En effet, le Nouvel Immeuble Rataud, ou NIR (adm.), n'a pas encore de nom. Je lance donc une Grande Souscription Linguistique chargée de trouver un nom au NIR. Puisqu'il reliera le Rataud à l'Erasme, pourquoi ne pas l'appeler le "Ratasme", ou le "Nouvillon", puisque c'est un NOUveau paVILLON. Ou encore le Mitterrand, puisqu'un Haut-Lieu de Paris portera son nom. Ou le LAUTIMMEUBLE, en souvenir du regretté Jacques L.... Ou le Glass-Ciel, puisqu'il y aura un nombre impressionnant d'étages, et que c'est sous la Haute-Présidence du président du COF que les travaux, probablement, commenceront.

Non, rien de tout cela n'est satisfaisant ? C'est pourquoi je suis flatté de proposer comme nom au NIR mon nom, qui en son centre, contient celui de l'Ecole : Le coULMont. On pourra dire "Je vais dans la cuisine du Deuxième coULMont", ou "Les douches du Quatrième coULMont sont vraiment bien..."

Pour le MgthrM TrèsGrand,

Baptiste Coulmont.


La DG : toujours plus loin...

La Dégé se modernise : elle dispose a présent d'un compte informatique. Vous pouvez donc nous contacter à dg@clipper. Au passage, pour connaître le code d'entrée de la porte Cafète, fiez-vous soit au forum DG, soit au Bureau, soit à nous.

La DG.


Maudit Valentin!

Que penser de toutes ces affiches qui fleurissent sur les vitrines des magasins, de ces publicités qui nous assaillent, quand on n'a personne avec qui partager un bonheur qui nous est -certes temporairement pour certains, mais qu'importe ?- interdit ? Peut-être peut-on réussir à se persuader que ce n'est pas si important puisqu'il ne s'agit là que d'un piège tendu pour attraper les clients naïfs ou respectueux des conventions de notre société. Soit.

Mais on pourrait au moins espérer qu'ici, dans l'enceinte de la Grande Ecole Normale Supérieure, qui produit l'Elite de la France, on nous laisserait enfin tranquille sans nous agresser par un bonheur obligatoire sous peine d'être hors-normes - et d'autant plus rejeté avec dégoût par tous ceux qui ne souffrent d'aucune douleur d'aucune sorte. Erreur, grave erreur! Le BOcal, image de l'Ecole, se fait l'écho de cette joie à laquelle, non! tout le monde n'a pas droit. Non, nous n'avons pas tous et toutes été "des valentins et des valentines savants et imaginatifs". Croyez-vous donc que la solitude n'existe pas ici? Je revendique mon droit à ne pas devoir feindre un bonheur qui n'est pas mien!

Saint Valentin, je te hais !


Recherche acteurs désespérément...

... ou plutôt plein d'espoir en votre envie de jouer, afin de monter Othello à la fin du mois de septembre prochain. Les répétitions ont déjà commencé, mais la troupe n'est pas encore au grand complet. Deux rôles importants restent à pourvoir (Emilia et Brabantio). Tous ceux qui ont envie de participer au spectacle seront les bienvenus. Il n'est évidemment pas nécessaire d'avoir une expérience préalable de la scène pour pouvoir vous joindre à nous, c'est le cas de plusieurs d'entre nous. N'hésitez donc pas à manifester votre désir de jouer ne serait-ce qu'un petit rôle, la pièce ne pourra vivre ou vivra moins bien sans vous. J'attends vos messages dans mon casier, ou que vous vous manifestiez directement auprès de moi.

Axel Rabourdin.


Spectacles.

Le Club Spectacles vous propose des places pour :

Contacter Charlie Gosse au 42.51.68.31


Hommes libres.

J'aimerai obtenir davantage d'informations sur le "comité d'homme libre" qui est déjà apparu dans ces colonnes a plusieurs reprises. Réponse à e-mail: lambert. A ce propos, saluons au passage l'ouverture d'esprit et le "dégel" idéologique qui semble se manifester dans notre Ecole. D'abord, le monopole du mouvement des citoyens (mouvement bien modeste il est vrai...) de notre ami Lyasse semble devoir être contesté. Ensuite, certains (dont, il faut le remarquer, on ne trouve pas trace dans le tout nouveau et superbe annuaire) tentent de s'aventurer sur les terrains controversés du débat à propos de la politique macro du gouvernement. Les critiques adressées au premier ministre, quoique sans doute justifiées a certains égards, manquent cependant de "fonds". La confiance ne se décrète assurément pas, mais c'est à chacun de nous de la recréer. Peut-être notre correspondant "fantôme" devrait-il plutôt aider l'opposition a rompre son assourdissant silence ! Et vive le débat a Normale Sup' !

Thomas Lambert.


Petite annonce.

J'ai oublié ma veste (bleue marine) au gymnase dimanche après-midi. Si quelqu'un l'y a trouvée, je le prie de me la rendre en chambre 261 ou de m'appeler au 43.25.05.04. Merci.

N. Dan.


Ciné Club

J'entends plus la guitare

Il est des films dont il est difficile de parler au nom de plusieurs. Philippe Garrel est l'unique grand cinéaste français dont les débuts sont postérieurs à la Nouvelle Vague des années 60. Le seul à perpétuellement prendre des risques, à réinventer en permanence son cinéma, capable de se tenir aussi loin du mijoté franchouillard que des expériences gratuites et faciles, voire carrément fumeuses (le nullissime Kieslowski de Bleu), dont certains veulent faire l'avenir du "cinéma d'auteur", et cela sans même le secours de quelque médiatisation que ce soit (contrairement à Godard ou Pialat, pour prendre des cinéastes plus âgés).

Garrel est un cinéaste extraordinairement précoce : un premier court-métrage perdu à 14 ans, son premier long en 1967 , son premier chef-d'oeuvre en 1970 La Cicatrice intérieure ; il a alors 21 ans... Des débuts encore sous l'influence de Godard, les années soixante-dix sous le signe de Nico, sa compagne, chanteuse du Velvet Underground le groupe de Lou Reed et John Cale patronné par Andy Warhol. Andy Warhol dont il voit les films, qui l'impressionnent beaucoup. Garrel met au point son esthétique, récupérant des bouts de pellicule à droite et à gauche, faisant jouer ses amis (comme le fit Cassavetes quelques années auparavant), et surtout Nico que l'on vit dans (presque) tous ses films.

Une décennie chargée de films souvent bouleversants, toujours très étranges ; un cinéma "fauché, personnel et poétique" (Anne Wiazemski) qui continuera sous une autre forme après la séparation (1978) d'avec Nico. Ses films deviennent narratifs, moins marginaux, tout en préservant l'essentiel ce qui fait de lui un artiste unique : un cinéma de l'émotion, de la perception, de la sensation, de la sensibilité et de l'intelligence (ben oui, tout ça à la fois...) qu'aucun autre ne sait faire (je me répète...). Un cinéaste de l'intimité, de la pauvreté, de la minorité aussi (bien que contrairement à Fassbinder il ne s'intéresse pas aux minorités en général: il s'inscrit dans ce qu'il filme beaucoup de ses films sont autobiographiques).

L'Enfant secret, Elle a passe tant d'heures sous les sunlights, Rue Fontaine, Les Baisers de secours, Liberté la nuit, La Naissance de l'amour, sont les titres de quelques-uns de ses derniers films.

J'entends plus la guitare date de 1991 : c'est son avant-dernier film (le prochain sortira cette année), il raconte l'histoire d'une fille (Marianne Johanna Ter Steege) et d'un garçon (Paul Benoît Régent). Ils sont jeunes, ils sont underground, ils s'aiment, comme leur couple d'amis (un artiste cynique et sa compagne). Marianne prend de l'héroïne. Puis Marianne quitte Paul, l'autre couple ne tarde pas à se défaire (off). Paul a un enfant d'une autre femme (Brigitte Sy), leur vie se construit lorsque Marianne revient. Elle a tout arrêté, comprend Paul qui la fuit désormais pour garder sa bourgeoise. Elle repart. Paul n'assume pas sa vie bourgeoise (il a une maîtresse (Anouk Grinberg), commence à détester sa femme). Un jour, Paul rentre, et sa femme lui apprend que Marianne est morte (ce n'est qu'à la fin que l'on apprend que ce film est dédié à Nico, suicidée dans les années 80).

Voilà l'histoire, il ne reste plus qu'à voir le film. Il est très beau.

Mardi prochain, donc, 20h30 en salle Dussane.


Ciné-U.

La carte Ciné-U est désormais délivrée gratuitement à toute personne titulaire d'une carte d'abonnement dix entrées. Rappelons que cette carte individuelle permet d'accéder gratuitement aux séances "Ciné-U" du Grand Action (rue des écoles, vers Jussieu), tous les jours à 12h.

Pour cela, il suffit de montrer sa carte et d'apporter une photo d'identité à la séance du mardi.


Théâtres au Cinéma.

"Depuis 1990, le festival "Théâtres au Cinéma" [au MAGIC CINEMA et au Théâtre de Bobigny] rend hommage à un auteur de cinéma et à un auteur dramatique, en programmant l'intégrale des films du cinéaste et la plupart des adaptations cinématographiques de l'auteur choisi."

Après Peter Brook, Manoel de Oliveira, Ingmar Bergman, Luis Buñuel, Joseph Losey et Théo Angelopoulos, cette année est consacrée à Andrzej Wajda, et à Fédor M. Dostoïevski. Plus de 80 films devraient être diffusés, du 20 mars au 5 avril.

A suivre...

Contacts / Dominique Bax - Marie Pierre Warnault, Tél : 48 30 32 87 & 41 60 00 71.


Le BOcal parait tous les Jeudis à 1100 exemplaires

Rédacteurs en chefs : Cécile et JM


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