Le Père Jean-Robert Armogathe
L'aumônerie des élèves de l'École est une tâche bien particulière, dans
une maison qui est elle-même bien étrange. Les « talas » sont très
différents, dans leur chemin personnel, leurs origines, leur formation,
leur future carrière. Et cependant il y a une extraordinaire communion
entre eux. À quoi cela est-il dû ?
Au coeur de l'aumônerie, la messe hebdomadaire, chez les Soeurs de
l'Adoration, est un foyer inégalé d'unité et de paix. De ce coeur du
groupe tala rayonnent toutes les activités. L'aumônier y participe quand
il peut, et comme il peut, souvent pour compléter des demandes de
formation. Car si la prière est centrale, la formation n'est pas
accessoire. Ces années d'École sont vitales pour engranger une
connaissance du christianisme en mesure de faire le poids devant les
connaissances profanes qui sont acquises. Les années prépas n'y sont guère
favorables, car le temps presse et les tâches scolaires sont lourdes et
urgentes. Mais le temps de l'École est un moment privilégié pour mieux
connaître ce qu'on croit. Et aussi pour le partager avec d'autres. Au fil
des années, les visages changent, et j'ai vu passer bien des élèves et
entendu bien des confidences. Et pourtant, chaque année est un
commencement, une aventure personnelle qui redémarre. Pour moi, comme
aumônier, et aussi pour chacune et chacun des talas. Bonne nouvelle année
à tous !
Père Jean-Robert Armogathe, prêtre de Paris.
... et une courte bio : né à Marseille en 1947, prépa au Lycée Thiers,
ENS Ulm promo L67. Des séjours en Allemagne, une agrég de lettres, un
diplôme des Hautes études (en histoire religieuse) et un doctorat (en
philo). Ordonné prêtre en 1976 pour le diocèse de Paris, après des études
à Strasbourg et à Rome. Aumônier scout et aumônier d'étudiants, mais aussi
vicaire et curé de paroisse. Aumônier de l'École depuis 1981. Par
ailleurs, carrière universitaire aux Hautes Études (Sciences religieuses)
et à l'étranger (Oxford, Rome, Los Angeles). Spécialiste de l'histoire des
idées scientifiques et religieuses au XVII
ième siècle (entre Galilée et Newton).