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Quoi de neuf ? Petit tour d'horizon des mois de septembre et d'octobre 2004 dans la presse catholique

C. M.






«Le devenir des catho sociaux »1

À l'occasion des Semaines sociales de France, dont le centenaire était célébré à Lille du 23 au 26 septembre, la presse catholique a souhaité faire le point sur le catholicisme social. Le point de départ de ce mouvement, c'est l'encyclique Rerum Novarum du pape Léon XXIII (1891). Y sont évoquées la question sociale et la condition ouvrière. Les Semaines sociales apparaissent quelques années après, avec pour ambition de réconcilier l'Église et le monde moderne. Elles connaissent un renouveau dans les années 1990 sous forme d'une université populaire de 3 jours, après dix ans de sommeil.

Depuis, les thèmes se sont élargis : chômage, précarité, bioéthique, développement durable... Chaque année, acteurs de terrain et experts variés échangent et confrontent leurs points de vue sur un thème.

En septembre 2004, le thème était : «l'Europe, une société à inventer .» Ces journées ont été ouvertes par Romano Prodi, Président de la Commission européenne. Y ont notamment participé René Rémond, Jacques Delors, Martine Aubry...



*** Puisqu'on en parle...***


Une figure éminente du catholicisme social vient de disparaître. André Aumonier, fondateur du Secours Catholique, administrateur puis Président de 1983 à 1992, est décédé le 14 octobre dernier. Il faisait partie de ceux qui cherchaient à maintenir le flambeau social de l'Église dans ces années 1980 où les Semaines sociales connaissaient alors un certain effacement.

C'est à sa mémoire que la messe de rentrée de l'aumônerie, le 14 octobre 2004, a été célébrée par le père Armogathe.

La laïcité en France

On constate un durcissement de l'interprétation de la laïcité depuis un an. Ainsi l'aumônier d'un lycée de Toulon, portant la soutane, a été demis de ses fonctions avec pour raison officielle le fait que l'aumônerie n'a pas été créée selon les procédures stipulées dans une circulaire de 1988.

Cet incident montre combien l'Eglise est elle aussi mise en question par les débats récents autour de la laïcité (qui semblaient dominés par l'Islam). L'Institut Catholique de Paris l'a bien compris puisque qu'un colloque sur «les valeurs de la laïcité»y a été organisé la deuxième quinzaine d'octobre.

Ces deux événements indépendants poussent à s'interroger : «comment la foi, privatisée par la sécularisation, peut être une force de proposition dans la société?»



***Puisqu'on en parle...***


Le 23 septembre, Joseph Maïla (56 ans) a été nommé recteur de la Catho. C'est la première fois qu'un laïc est nommé à la tête du prestigieux établissement de la rue d'Arras, où s'est justement tenu le colloque sur la laïcité. Spécialiste de géopolitique (surtout de l'Islam et du Moyen-Orient), Joseph Maïla aussi un croyant engagé puisqu'il est directeur du Centre de recherche sur la paix.

Une béatification controversée

Le 3 octobre, Jean-Paul II a béatifié le dernier empereur d'Autriche, l'empereur Charles Ier de Habsbourg, monté sur le trône en 1916 mais banni dès 1919. C'est une reconnaissance extrêmement rare pour un chef d'Etat. Mais des détracteurs dénoncent un stratagème de milieux liés de loin à Jorg Haider. Ses supporters insistent en revanche sur le rôle de Charles Ier durant la Première Guerre Mondiale. Il aurait été le seul chef d'Etat à vraiment chercher la paix, mais il s'est heurté à l'hostilité de son cousin Guillaume II, alors qu'il était soutenu par le Pape Benoît XV. Il fut aussi un père de famille pieux, à la vie matrimoniale heureuse et exemplaire. Il menait une vie simple et garde l'image d'un dirigeant proche de son peuple victime du conflit, refusant par exemple les gaz de combat.

Par cette béatification, Charles Ier a été érigé en modèle pour «ceux qui assument aujourd'hui en Europe une responsabilité politique ».

La béatification le même jour d'une mystique allemande a aussi été controversée, ce qui n'est pas le cas des trois autres bienheureux, une religieuse italienne et deux prêtres français:

Jean-Paul II est discrètement entré dans sa 27ièmeannée de pontificat.

Certes, ses problèmes de santé donnent l'impression que manque un élan au leadership de l'Église,2 mais avec le lancement de l'Année de l'Eucharistie, Jean-Paul II propose à l'Église de se recentrer sur le coeur de son mystère pour rechercher une nouvelle dynamique.



***Puisqu'on en parle...***


Il est vrai que depuis 18 mois, le Pape multiplie les initiatives à ce sujet. Le Jeudi Saint 2003 est publiée l'encyclique Ecclesia de Eucharistia rappelant une vision traditionnelle de la messe.

Il y a 6 mois, l'instruction Redemptionis sacrementus entend condamner les excès. Une certaine défiance vis-à-vis des laïcs y est par contre développée.

En juin 2004 est annoncé le lancement de l'Année de l'Eucharistie pour le 10 octobre. Elle s'achèvera le 29 octobre 2005 lors du synode des évêques au Vatican.

Depuis 40 ans, ce thème n'a jamais été mis autant à l'honneur. D'ailleurs, les JMJ de 2005 à Cologne se tiendront aussi sur ce thème.

Cette revalorisation extrême de l'Eucharistie n'est pas sans conséquence sur le dialogue oecuménique : il est ainsi inconcevable suivant Ecclesia de Eucharistia d'envisager une «concélébration» oecuménique.

Mais l'insistance actuelle sur l'Eucharistie a au moins le mérite d'ouvrir un vrai débat de fond : l'accès au sacrement. Celui-ci est en effet menacé par la pénurie de prêtres.3 Le débat synodal de Rome prévu pour l'automne ne pourra pas faire l'impasse sur cette question concernant l'immense majorité du monde catholique.

Colloque international sur Pierre Teilhard de Chardin

A l'occasion du 50ièmeanniversaire de la mort du paléontologue jésuite --- aussi célèbre que controversé ---, un colloque international s'est tenu du 21 au 24 octobre à Rome. La contribution de Teilhard de Chardin a été déterminante pour le dialogue entre science et foi. Il a mis sa compétence scientifique hors pair au service d'une vision de foi unifiée du monde, englobant les données de la physique, de la biologie, de la sociologie. Dans le contexte actuel de la mondialisation qui tend à réduire le réel à sa dimension économique, la pensée de Teilhard -qui mettait l'homme au centre de l'univers- tend à être remise à l'honneur. Ce fut de toute évidence une pensée en avance sur l'Église de son temps.

«La nouvelle évangélisation» : c'est le thème du moment

En 1991, lors du 1 er synode pour l'Europe, Jean-Paul II prononce cet appel : «Église en Europe, la nouvelle évangélisation t'attend.» 13 ans après, cette nouvelle évangélisation est devenue la priorité pastorale de plusieurs diocèses.

Parmi les faits les plus visibles, après Vienne en 2003, Paris accueille pour la Toussaint 2004 le IIièmeCongrès international pour la nouvelle évangélisation (23 octobre -- 1 er novembre 2004). Le thème de Toussaint 2004 est «tous appelés à annoncer la Bonne Nouvelle». Conférences, ateliers, témoignagnes font de ce congrès une bourse aux idées géante où les chrétiens des grandes villes européennes prieront ensemble et confronteront leurs expériences.

Brèves



Un nouveau site théologique est en ligne !

Theologia permet l'accès aux grands dossiers théologiques : Bible, dialogue interreligieux... et présente les différents débats à l'oeuvre actuellement dans le monde. Il est édité par le groupe Bayard et vise à mieux faire connaître «le monde de la théologie» et «la théologie dans le monde».

Indispensable pour ceux qui souhaitent se lancer dans la formation à la théologie lancée par l'aumônerie cette année !4



Le Ramadan a déjà commencé ( 15 octobre -- 14 novembre ). Pour les Musulmans, c'est un mois consacré à la réflexion intérieure, la dévotion et la maîtrise de soi. On estime à 4 millions le nombre de Musulmans en France et à 1,3 milliard leur nombre dans le monde (soit 20% de la population mondiale)
C. M.

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