La Passion du Christ en vidéo
Alexandre Solignac
Que l'on cite « Et
toi
aussi, un glaive te transpercera le Coeur» ou bien
« Ils verront Celui qu'ils ont transpercé», le film de Mel
Gibson sorti
le 7 octobre en vidéo dans notre pays partage non pas les groupes
sociaux, religieux, ni même les divers courants de pensée et de
sensibilité dans l'Église, mais bien le coeur de chaque être humain créé à
l'image de Dieu.
La campagne d'intimidation médiatique et de diffamation qui a entouré la
sortie de ce film ne peut qu'affliger le chrétien qui, par
définition, n'a aucun ennemi humain puisque sa particularité est de
ne vouloir voir dans
son prochain qu'un frère à aimer. Le seul ennemi de l'homme est le diable
et quand on voit le déchaînement de haine, les vociférations et les
mensonges qui sont venus même de la part de chrétiens et
d'ecclésiastiques, on se dit que ce n'est pas la charité qui les leur
a
inspirés. De fait, le Malin a de quoi être furieux : voici enfin un film
qui donne à voir les réalités mystiques, le «il» de la caméra
est dirigé par
le «il» de la foi, et Satan, dont la plus grande ruse, on le
sait, consiste
à faire croire à son inexistence, y est montré comme l'Accusateur, le
Tentateur, l'antique Serpent vaincu par Jésus et Marie.
Film tout entier spirituel et théologique, La Passion du Christ est une
oeuvre providentiellement inactuelle qui nous permet de mesurer à
quel
point on ne peut pas s'éloigner du Golgotha, quand bien même ce serait
vers le Thabor : la Croix du Christ reste à jamais le centre de
l'histoire, l'événement fondateur de notre être de chrétien, puisque cest
là-dedans, dans cette mort-là que notre baptême nous a plongés. Comme
saint Jean et comme la sainte Vierge Marie, effarés au pied de la Croix,
nous prenons un peu conscience, grâce à la composition de lieu du
cinéma, de la longueur, de la largeur, de la hauteur et de la profondeur
de la Rédemption : cela nous dépasse complètement, et nous rappelle que
la vie est mystique, que le monde est davantage composé de réalités
invisibles que de réalités visibles, que la Justice de Dieu a voulu que
Lui-même dans la Personne du Verbe incarné s'immole et se déverse
complètement sur la terre pour y effacer nos péchés ; nous le remettre si
vivement sous les yeux nous montre un peu le prix exorbitant que nous
Lui avons coûté : Il nous a rachetés à Satan en vainquant la mort par la
Sienne. Pour ceux qui hésitent encore, je n'aurai qu'un mot, présent 365
fois dans les Ecritures --- une fois par jour de l'année --- et repris
dès le début de son pontificat par notre Saint-Père : n'ayez pas peur !
A.S.
Pour aller plus loin : une relecture théologique du film par le père
Pascal
Ide, disponible sur le site de la Fondation de service politique, rubrique
« La revue Liberté politique » :
http://www.libertepolitique.com
.
Je tiens cet article à votre disposition, en version numérisée, s'il
n'est plus consultable sur le site :
alexandre.solignac@normalesup.org
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