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«Du ciel, rosée ici s'écouleCe cryptage répond d'abord à une volonté élitiste des «maîtres» de ne pas confier le «secret» à l'adepte non averti, parfois à une nécessité pour échapper aux accusations de sorcellerie ou pour tromper son monde, mais c'est aussi le moyen d'écriture qui exprime l'entrelacs entre les opérations des alchimistes et les références avec lesquelles ils les interprètent, les intègrent dans leur vision de la nature. Une deuxième constante serait en effet l'interaction alchimie-mythologie-religion. Depuis les premiers alchimistes égyptiens, la réalisation de l'OEuvre s'accompagne d'une interprétation de l'ordre du monde, de la construction de théogonies et cosmogonies, cosmologies, anthropologies. D'où l'intégration, dans les travaux de nos premiers alchimistes égyptiens ou grecs, de personnages divins comme représentants des éléments chimiques (penser au mercure), ou de légendes illustrant les affinités entre ces éléments, rendant compte des réactions qu'ils observent. Chez les alchimistes chrétiens à partir du Moyen-Âge, on retrouve dans leurs observations des schémas bibliques : la Trinité, la Chute, la Rédemption.
Humidifiant au tombeau le corps sans vie.
L'âme alors se lance du haut des airs
Afin de restaurer le corps sans vie
La voici, du corps la clarification,
Sur terre il resplendit de toutes les couleurs,
Proclamons-le ainsi, le Mercure des philosophes.»