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«ORANG ORANG SEPERTI KATAK DIBAWAH TEMPERUNG»1

Les gens sont comme une grenouille sous une moitié de noix de coco

Grégoire Brugère









A l'origine de cet article, une coupure de presse concernant un jeune évangélique américain, dont je trouve l'histoire intéressante. Arrivant sur son campus en début de scolarité, il découvre avec stupeur que le principal événement de l'automne universitaire est la Sex Power God dance, organisée par la Lesbian Gay Bisexual Transgender Queer Alliance ; après avoir fait partie de «l'aumônerie» évangélique du campus, il a choisi de revenir en fin de scolarité pour être «missionnaire» sur le campus, afin d'essayer de faire en sorte que les choses changent.

Je le sais bien, pour la grande majorité des catholiques, être évangélique, c'est mal. Mais l'exemple d'autres jeunes chrétiens engagés peut nous amener à réfléchir.

Non que je partage les conceptions que l'on pourrait dire, en schématisant à outrance, être celles de l'Opus Dei. Je ne crois guère à une réforme du monde passant par la christianisation des élites, et choisir de s'intéresser aux riches, aux sages, aux puissants, parce qu'ils sont riches, sages ou puissants me semble périlleux. Paul, dans la première épître aux Corinthiens, dit bien : «Considérez, frères, qui vous êtes, vous que Dieu a appelés : il y a parmi vous, du point de vue humain, peu de sages, peu de puissants, peu de gens de noble origine.» (1 Co 1 26) Et que l'on ne dise pas qu'il s'agit de la situation d'une Église particulière à un moment particulier : tout ce premier chapitre de l'épître aux Corinthiens affirme que c'est ce qu'il y a de fou et de faible dans le monde que Dieu a choisi (1 27) et exalte le Christ crucifié, puissance de Dieu et sagesse de Dieu (1 24). Aussi, si nous nous intéressons aux élèves des grandes écoles, à ceux de la nôtre en particulier, ce n'est pas parce qu'ils sont une «élite», mais parce qu'ils sont dans la misère ; ce n'est pas en considérant leur force, mais leur faiblesse.

J'ai eu l'occasion de voir en septembre des photos du gala de Centrale, dont le clou était le show d'une strip-teaseuse auquel était associé un élève ; et lors de ma première année à l'ENS, l'an dernier, j'ai eu le sentiment qu'il y avait autour de nous, chez bon nombre d'élèves, beaucoup de solitude et de désespoir, ce dont le suicide d'un élève au début de l'année a été un signe tragique.

En un sens, cet état des choses n'a rien d'étonnant : des jeunes gens et des jeunes filles, après avoir travaillé souvent d'arrache-pied pendant plusieurs années pour réussir un concours qui dans une large mesure a orienté pendant ce temps leur existence, entrent dans une école qui leur procure de l'argent, une reconnaissance sociale, d'immenses ouvertures intellectuelles. Bon nombre d'entre eux, vraisemblablement, ne se sentent pas pour autant heureux ; d'où une fuite dans la quête des plaisirs, l'alcool (là encore, l'an dernier en a donné un exemple retentissant), la drogue parfois, et finalement dans un cas extrême la mort. Qu'est-ce qui est proposé par notre monde pour donner un sens à notre existence, sinon les plus matérialistes des valeurs, argent, pouvoir, renommée ? Je crois que, dans ces conditions, la vie humaine n'est pas vivable. Une fois n'est pas coutume, écoutons Nietzsche nous dire : «Celui qui a un "pourquoi" peut traverser n'importe quel "comment".» Et nous avons à l'appui de cette idée les témoignages de saint Paul, de saint François Xavier, des martyrs chrétiens, de tous les hommes et les femmes qui se donnent, s'offrent, et traversent grâce à cela les pires épreuves ; a fortiori une raison de vivre peut-elle rendre heureux celui qui a toutes les conditions extérieures du bonheur2.

Or nous, qui sommes chrétiens, nous connaissons Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, celui qui appelle tout homme en lui disant : «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau, et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Le joug que je vous invite à prendre est facile à porter et le fardeau que je vous propose est léger.»3 Lorsque nous lisons ce texte, bien souvent, nous ne faisons guère de distinction entre le joug et le fardeau ; plus exactement, nous considérons que le joug est une variante du fardeau. Or le joug n'est pas simplement un poids qui pèse sur les épaules des boeufs : il est surtout l'instrument qui permet au paysan (au semeur !) de les conduire, de leur donner la direction. De les orienter. «Mais comment feront-ils appel à lui sans avoir cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui sans en avoir entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler si personne ne l'annonce ?» (Rm 10 14). Qui, sinon les chrétiens, annoncera le Christ ? C'est-à-dire qui, sinon nous ?


Saint François-Xavier.

«Des foules manquent à devenir chrétiennes dans ces régions, faute de personnes qui s'adonnent à de si pieuses et saintes choses. Souvent la pensée me saisit d'aller dans les écoles de chez vous en criant à pleine voix, comme un homme qui a perdu le jugement, et surtout à l'Université de Paris ; je voudrais dire en Sorbonne à ceux qui ont plus de savoir que de volonté pour s'appliquer à en tirer parti : combien d'âmes manquent le chemin de la gloire et vont à l'enfer, en raison de votre négligence ! De même qu'ils s'adonnent à l'étude du savoir, s'ils réfléchissaient pareillement sur le compte que Dieu notre Seigneur leur en demandera, ainsi que du talent qu'il leur a donné, beaucoup s'en troubleraient ; ils prendraient les moyens et exercices spirituels propres à leur faire connaître et sentir, dans l'intime de l'âme, la volonté divine, et se conformeraient à elle plutôt qu'à leurs inclinations propres, disant : ``Seigneur, me voici, que voulez-vous que je fasse ? Envoyez-moi où vous voulez ; et si vous le jugez bon, même parmi les Indiens.'' (cf. Is 6 8 ; Ac 9 6) [...] Il est de coutume, chez les étudiants, de dire : je désire posséder le savoir pour obtenir par là quelque bénéfice ou dignité ecclésiastique, puis pour servir Dieu dans cette dignité. Ainsi, suivant leurs affections désordonnées, choisissent-ils leur état de vie, tout en craignant que Dieu ne veuille pas ce qu'ils veulent, sans que leurs affections désordonnées consentent à laisser ce choix au bon plaisir de Dieu notre Seigneur.» (Saint François Xavier, Lettre aux Pères de Rome, écrite des Indes le 15 janvier 15544).

Le ton est vif, c'est le moins que l'on puisse dire ; il ne faut pas oublier que lorsqu'il écrit cette lettre, François Xavier est depuis deux ans aux Indes, où les lettres de ses compagnons mettent huit mois à lui parvenir ; en butte à la maladie, à la solitude, à l'incompréhension des Indiens dont il ne parle pas la langue, au peu de zèle pour la propagation de la Bonne Nouvelle des gouverneurs portugais ; persuadé enfin que l'âme de celui qui n'est pas baptisé va tout droit en enfer. Pour autant, je crois que nous pouvons nous laisser toucher par son appel : prenons-nous «les moyens et exercices spirituels propres à nous faire connaître et sentir, dans l'intime de l'âme, la volonté divine» ? Ou craignons-nous nous aussi, au fond, que la volonté de Dieu ne soit pas la nôtre ? Il me semble que l'appel à annoncer le Messie crucifié, puissance de Dieu et sagesse de Dieu, résonne avec éclat aujourd'hui, et que notre monde crie désespérément au secours. Sommes-nous prêts à entendre cet appel ?





L'Église appelle tout baptisé à annoncer le Christ à haute et intelligible voix. Il y a, nous le savons bien, deux manières d'annoncer l'Évangile : la proclamation et le témoignage de l'amour quotidien. Sur l'importance de la seconde manière, tout le monde en général est d'accord ; et il est vrai que sans le témoignage d'une vie sainte, la proclamation est vaine. Mais en sens inverse ? N'y a-t-il pas pour nous confort et facilité à prétendre que c'est avant tout en cherchant à vivre quotidiennement et dans le secret l'amour du Christ que nous l'annonçons ? Cela nous évite de trop nous exposer et, finalement, un peu de mauvaise foi aidant, de trop nous donner pour le Seigneur ; elle est grande, certes, la force de témoignage de celui qui aime humblement et de toutes ses forces ; mais il est plus facile de se faire croire à soi-même que l'on est celui-là plutôt que le prophète qui annonce la Bonne Nouvelle sur les places publiques. D'où je crois le fait que la grande majorité des catholiques aujourd'hui estiment que l'appel que Dieu leur adresse est davantage d'être sel de la terre que lumière du monde. Car en réalité, les deux appels sont aussi exigeants l'un que l'autre, et finalement nous prennent tout entiers ; ils devraient donc nous sembler aussi impressionnant l'un que l'autre, et notre promptitude à choisir la solution «discrète» me semble quelque peu suspecte.

Je pense donc que, même en admettant que tous les baptisés ne sont pas appelés à se lever sur les places publiques, bon nombre d'entre ceux qui le sont font la sourde oreille. Et si nous-mêmes vivons --- ou pensons vivre --- l'annonce dans le secret, il est bon, je crois, de prêter l'oreille à ce que dit François Xavier et de prendre les moyens de discerner l'appel de Dieu dans nos vies. Sur cette question, la pierre de touche est à mon avis la disponibilité. Pour la plupart d'entre nous, nous nous préparons à passer les concours de l'agrégation ou de l'ENA. En toute franchise, puis-je dire que si le Seigneur m'y appelait, je serai prêt à y renoncer ?5 Ne répondons pas trop vite que c'est absurde, et qu'au nom du devoir d'état Dieu ne me demanderait jamais une chose pareille. Pierre, André, Jacques, Jean, Matthieu, Paul, Ambroise, Augustin, Ignace de Loyola, François Xavier, Edith Stein, tous ont quitté leur état pour répondre à l'appel du Christ. François d'Assise a été la honte et le désespoir de ses parents et de ses proches. Ce sont de grands saints, certes ; mais ce sont de grands saints parce qu'ils ont un jour choisi d'obéir au Christ et de tout quitter pour lui. Je pense que la plupart d'entre nous trouveront leur vocation dans ce qui apparaît aujourd'hui comme leur devoir d'état, et passerons les concours tout en étant disciples du Christ. Mais il me semble essentiel de se trouver dans la disposition intérieure où, si le Christ nous y appelait, si nous avions la conviction intime qu'il nous le demande, nous pourrions tout quitter pour le suivre. Y parvenir n'a rien d'aisé, cela implique un long travail de détachement, que seul l'Esprit Saint peut opérer en nous ; il ne le fera qu'avec notre accord --- et même le plus souvent seulement si nous le lui demandons.


Si l'on pose la question : «Qu'est-ce qui est le plus important pour toi, le Christ, ou l'agrégation (le Christ, ou ta réussite professionnelle ; le Christ, ou ta position sociale, etc.) ?», personne sans doute n'aura envie de mettre le Christ en seconde position. Mais sommes-nous sûrs (autant qu'il est possible, tant qu'il s'agit d'une hypothèse) que pour l'amour de lui nous quitterions tout ? Que chacun s'examine, considère ce qu'il a de plus cher, et se demande : «Cela, si mon Seigneur et mon Dieu, mort et ressuscité par amour pour moi, me demandait de l'abandonner, est-ce que j'y renoncerais ?» À cette question, nul ne peut répondre pour un autre, et nous seuls pouvons juger en conscience si nous nous la posons et si nous y répondons avec sincérité. Et l'enjeu est grand : il s'agit de savoir où nous plaçons notre trésor. Nous sommes chrétiens. Faisons-nous à Dieu une place dans nos plans ou est-ce que nous cherchons notre place dans le plan de Dieu ? Si j'insiste tant sur ce point, c'est qu'il me semble qu'une prédilection pour Dieu n'est pas du tout notre premier réflexe, loin de là ; et que pour pouvoir non seulement nous lever et répondre à l'appel du Christ, mais simplement entendre cet appel, il nous faut arracher bien des ronces qui autrement étoufferont la semence tombée en terre.

Revenons à présent à l'appel spécifique dont je voulais parler, l'appel à proclamer publiquement la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Dans ce domaine, il convient je crois de prendre les moyens et exercices spirituels propres à nous faire connaître et sentir la volonté de Dieu notre Seigneur. Il existe en effet bien des raisons de ne pas vouloir entendre cet appel.

La première que nous pouvons voir est le risque de choquer, de scandaliser, et par là de faire davantage de mal que de bien. Ce risque est réel ; toutefois, je ne crois pas que notre société soit saturée de religion et de spirituel. Bien au contraire, elle a tout fait pour s'en écarter, sans y parvenir vraiment, comme le prouvent les modes ésotériques et les interrogations scientistes («Dieu est-il un ordinateur ?», voit-on régulièrement à l'affiche des kiosques à journaux). En fait, notre monde croit connaître Dieu et l'Église et les avoir dépassés : il nous appartient de lui prouver qu'il se trompe et qu'il ignore tout, en fait, de la Bonne Nouvelle. Il nous appartient également de trouver l'attitude juste, d'être à la fois pleins d'audace et sans arrogance. Il nous faut éviter d'aborder l'autre en lui disant : «Tu as un problème, tu l'ignores mais moi je le sais : c'est que tu ne connais pas Dieu.» Éviter de commencer par imposer notre solution. Je crois que cela n'est possible que si, dans l'évangélisation, nous sommes nous-mêmes des pauvres qui nous recevons du Christ. Avant de partir en mission et pendant la mission, nous pouvons répéter en notre coeur : «Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, prends pitié de moi pécheur.» Alors nous laisserons l'Esprit Saint nous placer dans une attitude d'accueil, d'écoute, de disponibilité qui rend possible le partage de notre joie ; alors, nous pourrons porter sur celui que nous aborderons un regard d'amour. Henri de Lubac disait : «Un homme est transformé non pas quand il a une idée nouvelle, mais quand il est regardé.»

Nous devons enfin prendre patience ; autre est celui qui sème, autre celui qui moissonne. Mais si personne ne sème, il n'y aura pas de moisson : accueillir l'autre ne veut pas dire ne pas aller à sa rencontre.




Christ, chemin de toute évangélisation.

Une autre difficulté est celle de s'exposer au regard des autres. Il est clair qu'annoncer publiquement l'Évangile nous expose au ridicule et à la moquerie. La vie des missionnaires, Paul ou François Xavier, n'a pas été de tout repos. Cela ne doit pas nous arrêter, du moins si notre souci est vraiment de faire la volonté de notre Père qui est aux cieux : le disciple n'est pas plus grand que son maître, et si le monde l'a rejeté, nous avons à accepter, par fidélité à lui, d'être rejetés par le monde. La Croix est un scandale pour le monde et celui qui l'annonce un signe de contradiction. Je pense parfois avec compassion aux chrétiens qui traduisent la Bible : il me semble que si j'étais à leur place, je serais sans cesse tenté d'atténuer, d'arrondir les angles, de supprimer certains passages, de peur de choquer nos contemporains. Mais il nous faut tenir dans la vérité tout entière. Cela dit, lors de l'unique expérience que j'ai faite en matière d'évangélisation de rue, j'ai pu éprouver que l'appréhension à aller au-devant des gens est bien plus pénible que la rencontre et l'annonce elle-même ; et, alors qu'il a vraiment fallu que je prenne sur moi pour sortir, je garde de cet après-midi le souvenir d'une grande joie, provenant de la rencontre. Aussi, si les difficultés qu'il y a à évangéliser sont réelles, elles sont sans doute moindres que nous l'imaginons et le monde, prompt à rejeter le Christ et son Église, peut également être sensible à la joie et à la conviction qui nous anime. Pour nous aussi cette Parole est vraie : «Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes. Le joug que je vous invite à prendre est facile à porter et le fardeau que je vous propose est léger» ; nous aussi nous trouverons notre bonheur dans le don de nous-mêmes qui oriente notre existence.

Si nous sommes convaincus de la nécessité d'annoncer publiquement le Christ et si nous nous sentons prêts à affronter pour cela l'humiliation, nous pouvons encore être retenus par le sentiment que le moment n'est pas favorable, que l'annonce de l'Évangile n'est pas possible et qu'il ne sera de toute façon pas reçu. Souvenons-nous alors que Paul nous invite à témoigner à temps et à contre-temps (2 Tm 4 2), et examinons-nous, aussi sincèrement que possible : sommes-nous réellement désireux d'annoncer la Bonne Nouvelle, au point que ce désir brûlant en nous se fait souffrance ? Ou nous accommodons-nous finalement assez bien de devoir rester dans le silence ? Là encore, nul ne peut être juge pour un autre. Mais dans le premier cas, gardons espoir : des chemins s'ouvriront sous nos pas.

On en arrive alors à la dernière question, qui n'est pas la moins redoutable : comment ? Tout cela est très beau, mais concrètement, que faire ? Tout d'abord, prier. Puisque nous cherchons à faire la volonté du Seigneur, prenons «les moyens et exercices spirituels propres à nous la faire connaître et sentir» ; sentir, dans la spiritualité de saint Ignace, renvoie à la conviction intime, à la certitude mise dans notre coeur par Dieu lui-même. Il nous faut donc impérativement commencer l'oeuvre de Dieu en le priant de nous révéler sa volonté, de nous faire connaître ses chemins, avec la certitude que rien n'est impossible pour lui. Bien souvent, la lumière peut se faire pendant une messe, un temps d'adoration, un temps de prière personnelle ou de lecture de la Parole de Dieu ; en tout cas, c'est pendant ces temps-là que, comme le potier, Dieu forme notre coeur et nous dispose à l'écouter. Il nous donne un coeur marial.

La variété des moyens que l'on peut mettre en oeuvre est infinie. La variété des méthodes aussi. Dans certains cas, il faudra passer beaucoup de temps à écouter et à parler d'abord de la joie, de la paix, du bonheur, ou encore à déblayer la route de tous les préjugés contre l'Église et les «cathos» ; dans d'autres, il faudra annoncer immédiatement Jésus mort et ressuscité. Faisons confiance à l'Esprit Saint pour nous guider. Il y a bien sûr la technique «Action directe» : se mettre dans l'Aquarium sous une image du Christ de Rouault avec une grande banderole «Jésus t'aime» et distribuer des tracts pour inviter à une soirée d'évangélisation. L'idée est séduisante mais, en l'état actuel des choses, guère réalisable. On peut monter une chorale, qui soit donnera des concerts d'évangélisation, soit constituera une porte ouverte vers l'aumônerie. On peut proposer des rencontres entre chrétiens et non-croyants, inviter les membres de la LCR à une rencontre sur le thème : «Christianisme et communisme, quels points communs, quelles différences ?». On peut organiser un relais d'accueil pour les personnes isolées. On peut se livrer, pour se préparer, à un exercice excellent, quoique difficile : prendre un temps en petit groupe où chacun, après avoir prié, présente aux autres en quoi être chrétien lui donne de la joie. On peut s'orienter vers une oeuvre plus sociale, type soupe populaire, à laquelle on invitera les non-croyants à participer : travailler ensemble est une bonne manière de se connaître, et c'est aussi une excellente occasion d'évangéliser. Je pense qu'on peut avoir des dizaines d'autres idées, surtout si l'on réfléchit à plusieurs, en communauté, en Église. N'oublions pas non plus que nous pouvons nous appuyer sur d'autres, paroisses, CGE, et même les évangéliques, pourquoi pas, si nous avons la chance d'en connaître ? Puisque le Seigneur nous l'a promis, nous pouvons vraiment croire que notre foi déplacera les montagnes.





Rendons-nous donc disponibles à l'oeuvre du Seigneur, prions-le ardemment de nous faire connaître sa volonté et de faire se lever parmi nous des apôtres. Alors nous verrons beaucoup de grenouilles sortir pour toujours de leur moitié de noix de coco.
G.B.

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