Le rêve de l'agrégatif au travail...
P.L.
Quand l'agrégatif - de philosophie - dort, après une journée bien remplie par la lecture des auteurs au programme, ne
rêverait-il pas qu'il joue au «Jeu des mille Euros », ou à «Questions pour un Champion », et que Louis Bozon
ou Julien Lepers lui demandent, d'une voix enjouée, et avec un débit démentiel... :
«Ni homoiousien, ni homéen, moins encore anoméen, récusant
l'adoptianisme, l'apollinarisme et l'arianisme, rejetant les absurdités de Théodote,
d'Artémon, de Paul de Samosate et de Photin, exécrant les cerdoniens,
Marcion, Épiphane et Synère, vomissant les novatiens, les donatistes, les
cataphrygiens, les subordinatianistes, les docétistes, les monarchiens,
Priscillien, Julien d'Éclane et leurs disciples, détestant Célestius, mes
détracteurs d'Hadrumète, de Lérins et de Marseille, jugeant que Cyprien en
fait trop, j'ai, au milieu de tant d'inimitiés, Zosime pour correspondant,
et, pour amis, Hosius de Cordoue et les homousianistes, Athanase et les
grands Cappadociens, Basile, Grégoire et Grégoire, Hilaire; mais plus que
tout, je récuse Eusèbe et Eusèbe, plus encore Eunome, et milite ardemment
pour le filioque. J'infléchis les positions victoriniennes.
Qui suis-je ? »
Indice : «je réfute définitivement ariens, pélagiens et
néo-kantiens. »
Sueurs froides, mains glacées, transpiration abominable, l'agrégatif
ignore la réponse ! Aaaaaaargh ! et il se
réveille...
Mais non, mais non, rassurez-vous, quand un agrégatif dort, il ne
rêve rien, ou, à la limite, qu'il est en train de dormir... et c'est déjà
assez fatigant comme ça.
P. L.