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Témoignages

Des princes en Terre Sainte








Si je devais juste donner un souvenir personnel et frappant, c'est à Nazareth, visite des caves du couvent où nous logions et où on a fait des découvertes archéologiques sur la présence romaine en Palestine. À ce moment-là on se rend compte que sur la voie Romaine où nous marchons, il y a 2000 ans, un petit enfant qui a habité cette ville, a certainement joué comme tous les enfants. Et là j'ai pris un grand coup sur la tête. J'ai réalisé, et même plus que réalisé (on peut dire vécu), que Jésus était bien là, enfant (puis adulte), qu'il a vécu parmis les hommes. On vit de façon directe et unique le mystère de Jésus présent parmi nous.

Si j'ai choisi ce souvenir, c'est parce qu'au-delà de l'ensemble des sanctuaires que l'on visite, et dont on ne peut ressortir sans que sa foi soit renouvelée (voire bouleversée), celui-là m'a beaucoup marqué par la simplicité du lieu que l'on visite (il n'y a pas de construction moderne ou autre sur ce lieu..), simplicité qui rend encore plus profond le message que l'on vit d'une manière totalement unique.

J'espère que ce message permettra d'encourager les indécis à venir. Personnellement, ce que l'on découvre là-bas est tellement bouleversant -- et inattendu -- que je ne peux dire qu'une seule chose: IL FAUT Y ALLER.
Pierre Cladé



Les gorges d'Ein Avdat

Quelques souvenirs en vrac:
Louis Paulot



Coucher de soleil sur Jérusalem depuis Gethsemani

Contrairement à la Grèce (c'est l'helléniste qui parle), riche d'un passé glorieux et de nombreux monuments du passé, la Terre sainte n'est pas morte, mais vit toujours de la même vie. On ne visite pas des ruines ou des sites archéologiques, même lorsque l'on rencontre des empilements de vieilles pierres, mais des lieux encore vivants. Soit habités, soit manifestant encore ce qui les a rendus vivants.

Une vie particulière, cependant. D'un côté le peuple juif, toujours le même, à la fois puissant, riche, moderne, et religieusement démuni, ne conservant de son passé qu'un mur et quelques pierres, tentant d'inscrire dans le présent, de nouveau, la vie qui était la sienne il y a 2000 ans et avant. Avec succès ? L'impression est très mitigée. D'un autre côté, les chrétiens, divisés en plusieurs confessions qui s'entendent tant bien que mal, et dont la longue histoire se marque dans des architectures parfois inattendues, complexes, difficilement lisibles, enchevêtrées : le Saint Sépulcre étant à cet égard particulièrement exemplaire, mais on peut songer à Bethléem, aussi : le moindre pas implique non seulement 3000 ans d'histoire, mais encore une histoire qui n'est pas finie, et enfin qui est l'histoire du salut.

D'où de vives impressions : le désert, que l'on traverse vraiment ; l'arrivée à Nazareth après ces jours de sécheresse, de pierre et de soleil, qui est comme une fontaine de vie, la rencontre saisissante avec la jeune Marie qui reçoit cette extraordinaire nouvelle de l'Incarnation ; la beauté du Lac et la densité des lieux d´évocation qui le bordent ; le mont Thabor et la journée de désert ; la basilique de la Nativité, peu auparavant lieu de combats violents et meurtriers ; le retour au désert pour l'histoire juive tardive de Massada et Qumran, à nouveau la chaleur, la sécheresse, l'intensité des lieux ; et Jérusalem, vue et invoquée depuis le Mont des Oliviers, arpentée pendant trois jours, la juxtaposition et la superposition des époques, des civilisations, des architectures, des religions, et tout qui dit néanmoins l'histoire de Dieu et des hommes : une heure de méditation sur le panorama de Jérusalem est quelque chose d'unique, tant tout s'y concentre sous un seul regard, depuis le Mont des Oliviers jusqu'au Saint Sépulcre.

Mais aussi, pour alléger un peu l'évocation, la richesse d'un groupe, les échanges, les discussions, les débats, les chants ; les baignades, à Eilat, dans le Lac, ou dans le Jourdain lui-même ; la succession rapprochée des paysages, désert, plaine irriguée, mer Morte et mer Méditerranée, etc., etc.
Jérôme Moreau


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