Previous Up Next

Qu'ils soient un pour que le monde croie !

Nicolas Caudal








Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. [...] Afin qu'ils soient un comme nous sommes un, --- moi en eux, et toi en moi, --- afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

Jn 17 21--23










«L'unité dans la diversité », c'est la devise de l'Union Européenne, devise paradoxale qui montre que la synthèse consistant à préserver la différence de chaque identité tout en construisant l'unité est à la fois indispensable et impossible. L'Europe se heurte désormais à cette contradiction, jusqu'au jour où elle la surmontera. Il reste qu'elle a su au moins bâtir la paix et faire passer dans le domaine du révolu un passé atroce, en multipliant les démarches de réconciliation notamment entre la France et l'Allemagne. L'Église aussi a un lourd passé à assumer et de multiples demandes de pardon réciproque à renouveler. Mais elle a un atout supplémentaire décisif : l'unité de l'Eglise, c'est le Christ. Et par Dieu l'impossible se réalise.

Pourquoi l'Église du Christ se trouve-t-elle divisée ? Qu'est-ce qu'être un ? Comment réaliser l'unité au coeur de la diversité ? En quoi l'unité des chrétiens peut-elle amener les hommes à découvrir le Christ ?

Aux origines de la division

Une prépondérance des raisons historiques

Il y a d'abord de mauvaises raisons : des motifs politiques, des volontés de pouvoir et des divergences culturelles (Church of England, Schisme d'Orient, organisation hiérarchique et «chef de l'Église»). Il y a ensuite des raisons dépassées, des raisons historiques : ainsi, dans un contexte où l'on faisait carrière dans le clergé par prestige social et goût du luxe, Luther a pu avoir raison, sur le fond, de prôner un retour à l'Évangile, avec le tort de ne pas prévoir les atrocités que la division allait provoquer ; aujourd'hui la situation sociale des prêtres est renversée et cette critique a perdu toute actualité. Entre temps, les guerres de religion ont scellé la rupture. Toutes les raisons envisagées jusqu'ici ne doivent pas être minimisées, car le poids du passé, l'inertie, l'habitude faisant oublier le scandale de la division, elles demeurent les raisons principales pour lesquelles les chrétiens restent divisés aujourd'hui. Or ces raisons sont historiques, ce qui est une façon de dire qu'elles n'ont plus aucun fondement aujourd'hui, en supposant qu'en leur temps elles en aient eu. C'est un signe d'espoir que de constater qu'une partie majeure des obstacles à l'unité se sont évanouis.

Des divergences théologiques

Il subsiste cependant d'autres raisons plus fondamentales et problématiques, des raisons théologiques. La théologie, c'est, étymologiquement, la parole sur Dieu, la science de Dieu. Sa place doit être mise en perspective. D'une part, la raison échappe à démontrer Dieu, à cerner, appréhender, mettre dans une boîte ou en équations ce qui nous dépasse. La foi est une évidence qui relève de l'intuition et non de l'analyse ; c'est une rencontre avec Quelqu'un, c'est une révélation. D'autre part, la raison nourrit la foi en lui apportant des éléments de compréhension. La théologie suppose une pensée personnelle, qui s'approprie une conception de la foi, plutôt que de répéter des conceptions imposées de l'extérieur et paraissant vides de sens. Au lieu de croire aveuglément --- ce qui est admirable de confiance absolue ---, on peut croire en connaissance de cause. La foi n'a rien à craindre à être amenée en pleine lumière et soumise au crible de la raison, au contraire : la science et la philosophie recherchent la vérité, et Jésus est la Vérité.

Ainsi, la théologie est bonne dans la mesure où elle éclaire la foi par l'intelligence ; en revanche, elle devient mauvaise lorsqu'elle elle divise les chrétiens. Alors il faut lui redonner sa place de construction intellectuelle, certes fort intéressante, mais toujours subordonnée à l'amour. On peut avoir une pensée personnelle, des opinions différentes et en débattre sans se quereller. La diversité est l'ennemie de l'uniformité et non de l'unité. Cependant, afin d'éviter l'écueil d'une tolérance qui serait relativisme et absence de convictions, je pense qu'il faut distinguer d'un côté une vérité absolue et non négociable résumée dans le credo, commun à tous les chrétiens et sans lequel on ne peut se réclamer du nom de Jésus, vérité qui possède l'unicité et la plénitude de Dieu, et d'un autre côté des réflexions théologiques, plurielles, multiformes et contradictoires, non abouties mais en constante évolution car produits de la pensée à l'oeuvre. L'Église catholique est déjà en elle-même plurielle, elle réalise la synthèse et l'unité de membres de sensibilités dont la palette s'étend de la tradition bretonne aux communautés charismatiques, de la danse africaine à la ferveur polonaise ; elle reflète la variété des cultures et des traditions, comme des contextes, entre une présence ancrée dans l'histoire mais sur le déclin et des terres de mission avec la flamme des convertis qui souffrent parfois la persécution et le martyre.

La question de l'unité s'est posée aux premières communautés chrétiennes dès que le Christ n'a plus été physiquement présent. Certains courants s'identifient de façon exclusive à tel ou tel apôtre : «chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! --- et moi, d'Apollos ! --- et moi, de Céphas ! --- et moi, de Christ ! --- Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?»1 L'Église historique des Juifs comprend qu'elle doit s'ouvrir aux païens sans exiger la circoncision : «Et Dieu, qui connaît les coeurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint-Esprit, comme à nous ; il n'a fait aucune différence entre eux et nous, ayant purifié leurs coeurs par la foi.»2 D'étranges expressions de la foi et d'étonnantes manifestations des dons de l'Esprit choquent et divisent déjà : «personne ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n'est par le Saint-Esprit. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 3». À chaque fois sont réaffirmées l'unité et l'universalité de Dieu, contre les divisions humaines.

Quand l'échange théologique donne du relief à notre compréhension partielle de Dieu

Le débat théologique doit devenir un véritable échange d'idées : on s'enrichit mutuellement de la pensée de l'autre afin de parvenir à une seule vérité. L'Église a besoin des icônes orthodoxes, de l'étude biblique protestante et de la profondeur de la compréhension catholique de l'Eucharistie : chaque confession a son domaine d'excellence à faire partager aux autres. Or pour que le débat théologique porte ces fruits sans engendrer de division, il existe une condition : je ne dois pas ériger ma propre pensée en vérité que je chercherais à imposer à l'autre, mais avoir l'humilité de reconnaître que je ne détiens pas toute la vérité sur Dieu car il me dépasse infiniment, et que j'ai par conséquent besoin d'écouter la pensée de l'autre pour progresser sur ce chemin vers la Vérité de Dieu. Ce chemin de conversion est pénible pour l'amour-propre. C'est pour l'Église catholique admettre qu'elle n'a pas le monopole du Christ, qu'elle n'en a pas une compréhension parfaite, qu'elle ne détient rien que la vérité mais pas toute la Vérité. Chaque confession chrétienne, placée à un point de vue différent, reflète une facette nouvelle d'un même cristal, dont on doit multiplier les projections en deux dimensions à défaut de pouvoir acquérir une image en trois dimensions. De même que l'intuition 4 du volume unifie toutes ces images partielles, notre unité, c'est la foi au Christ, c'est l'amour.

L'unité en Christ

Au-delà du commandement d'amour universel, la prière pour l'unité des chrétiens

Être un c'est encore davantage que de s'aimer les uns les autres. En effet, cette prière du Christ la veille de sa Passion ne demande pas l'unité de tous les hommes mais bien des chrétiens : «Ce n'est pas pour eux [les disciples] seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole». Alors que l'amour du prochain est universel, l'unité est une communion si entière qu'elle ne peut se réaliser qu'entre chrétiens. L'unité s'en distingue encore par le fait que ce n'est aucunement un commandement mais un pur don de Dieu : Jésus parle à son Père pour qu'il l'accorde et non aux hommes pour qu'ils s'y efforcent. Ce don provient «non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu». Être un c'est s'aimer parfaitement en Dieu.

L'unité de la Trinité s'ouvre à nous

Le concept d'unité peut être approché par trois images : le mariage, la Trinité, l'unité de la nature humaine et divine du Christ. L'homme et le prochain, c'est-à-dire l'étranger, le Samaritain, s'aiment de l'amour du Christ. Mais l'homme et la femme deviennent une seule chair, dans une unité qui prolonge et dépasse l'amour du prochain, car elle efface les différences qui nous séparent de l'étranger, au point de menacer potentiellement l'altérité. Et les chrétiens deviennent une seule âme, un seul corps, le Corps du Christ, le Temple de l'Esprit, l'Épouse de Dieu. Jésus assimile l'unité des chrétiens à l'unité de Dieu Père et Fils par l'Esprit Saint : «afin qu'eux aussi soient un en nous». La Trinité n'est plus trois personnes en une, mais six milliards trois en une. Ainsi l'homme est annexé à la Trinité, par le sacrifice du Christ, homme, Fils de l'Homme, et Dieu, Fils de Dieu, qui permet l'impossible : que Dieu prenne le péché de l'homme, et que Dieu et l'homme puissent non seulement s'aimer mais être un. De l'unité des chrétiens on est donc passé à l'unité de l'homme avec Dieu, car l'unité des chrétiens ne peut se faire qu'en unité avec le Christ. Et réciproquement, pour être pleinement uni à Dieu, je dois non seulement aimer tout homme, mais être véritablement uni aux hommes qui composent l'Église du Christ.

De l'union à la communion

Cette unité se manifeste par excellence au travers de l'Eucharistie. D'une façon mystérieuse et incompréhensible, Dieu peut entrer en nous, être réellement présent. Et cette unité avec Dieu est indissociable d'une unité avec toute la communauté chrétienne. Chacun est membre du Corps du Christ. «Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit.5»La pluralité des membres du corps n'est pas une entrave à son unité ; c'est au contraire la complémentarité qui assure un équilibre harmonieux : chaque organe a absolument besoin que les autres organes soient différents de lui. «Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ?6»«Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres.7»L'objectif est «qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que tous les membres aient également soin les uns des autres.8»Alors apparaît le scandale et l'indicible souffrance de la division des chrétiens, qui ne mangent pas à une même table eucharistique. Le sacrement de l'Eucharistie n'est pas pleinement réalisé, il est cruellement amoindri, tant qu'il n'y a pas communion de toute l'Église, tant que le péché de la division continue de nous asservir, de nous couper de la communion parfaite avec Dieu. «Il y a un seul corps et un seul Esprit [...] ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.9»Lorsque l'Épouse de Dieu, la chair de sa chair, est divisée, c'est le corps du Christ qu'on écartèle, qu'on crucifie.

Le Corps du Christ écartelé

L'unité vient à peine d'être promise le Jeudi saint qu'elle semble brisée le Vendredi saint. Les hommes s'entre-déchirent : Caïphe, Hérode et Pilate convoitent un même pouvoir tout en rejetant les responsabilités ; Judas trahit pour l'illusion de l'argent ou par nationalisme déçu ; des hommes insultent, exposent à l'infamie et condamnent d'autres hommes à la peine de mort. Non seulement les païens se divisent entre eux, mais l'unité des croyants avec Dieu est également atteinte. L'unité des disciples avec le Christ s'effondre : ils ne parviennent pas à veiller pour prier avec lui, et ils l'abandonnent presque tous. Le triple reniement de Pierre symbolise l'abandon consommé du Christ par toute l'Église. Enfin, Dieu s'étant fait homme, les divisions de l'homme avec Dieu s'étendent par contagion à l'unité même de Dieu. L'humanité du Fils de l'Homme le rend solidaire des péchés humains et le coupe de son Père. Il éprouve des difficultés à prier : «Mon âme est triste à en mourir» ; enfin la rupture devient totale : «Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?». Jésus doit cesser d'être Dieu au moment où il meurt, car Dieu est immortel ; et pourtant il reste Dieu, et c'est bien Dieu qui s'offre. Dieu cesse d'être lui-même ; celui qui est la vie meurt, le bien absolu expérimente le mal absolu. Cette contradiction, paroxysme de l'oxymore, implique une douleur infinie, un déchirement total, un écartèlement de Dieu.

Cette situation absurde est éminemment instable et se résout dans la résurrection du Christ, qui est parfaitement naturelle si l'on admet la nature divine de Jésus : le miracle réside dans la mort de Dieu et non dans sa résurrection. La Croix place Dieu à une distance infinie de lui-même10. Et ce faisant, elle abolit la distance infinie qui séparait l'homme de Dieu. Le paradoxe, c'est que le Vendredi saint, jour où la division absolue triomphe, est par là même le jour où la division est définitivement abolie, en un spectaculaire retournement de situation : en mourant, en prenant les péchés de l'humanité, Dieu devient complètement homme et l'homme devient Dieu. L'unité de l'homme avec Dieu n'est pas seulement restaurée ; elle est établie pour la première fois et d'une façon radicalement nouvelle. Dieu l'immuable, l'Éternel, ne sera jamais plus comme avant à partir du moment où il s'est inscrit dans l'historicité de l'homme et qu'il est mort pour lui. Les destins de l'homme et de Dieu sont désormais scellés ; nous sommes condamnés à être unis. Dieu se dépossède de son bonheur, et l'asservit à l'aléa de la liberté de l'homme. Il s'engage dans une union indissoluble avec l'homme, en prenant le risque tragique que l'homme puisse souvent cesser de l'aimer. Ce sacrifice accomplit notre unité, notre réconciliation avec Dieu. Le Sang du Christ réalise l'unité du Corps du Christ. «Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! Car ce n'est rien d'être circoncis ou incirconcis ; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle création.11»«Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié [...] ; il a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu l'un et l'autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l'inimitié.12»

Que le monde croie

«Dieu dit : Que le monde croie ! Et le monde crut. Que l'homme aime ! Et l'homme aima.»Non, Dieu a créé l'homme libre, c'est sa dignité et son drame. L'amour ne peut s'imposer. Que l'unité soit réservée aux chrétiens, cela ne signifie pas que les non-croyants en soient exclus, mais que tous les hommes sont appelés à devenir chrétiens. Lorsque l'amour du prochain, universel, rejoint l'amour pour Dieu, chrétien, alors l'amour se transcende en unité parfaite des hommes avec Dieu. De tous les hommes.

Alors comment évangéliser ? Soyons un et le monde croira ? Oui, les divisions brouillent le message de l'Église et discréditent son message. Les agnostiques comtemplent avec perplexité ou scepticisme la multiplicité de l'offre religieuse en concurrence. Ce qui apparaît au non-croyant comme des querelles incroyablement futiles constitue souvent un parfait contre-exemple de l'amour évangélique. Inversement, le jour où les chrétiens parleront d'une seule voix, cette voix acquerra une force sans égale.

Cet effet direct de l'unité est couplé à un effet indirect : le renouvellement de l'Église. La confrontation avec les pratiques des autres confessions pourrait lancer une émulation salutaire. L'Église doit évoluer sur la forme, apprendre à communiquer. Ne méprisons pas le soin de l'image de notre Église comme superficielle. Une image dynamique est essentielle, non pour que le monde croie, mais pour qu'il s'ouvre à la croyance. Il ne s'agit pas d'une imposture publicitaire, mais au contraire de révéler à sa juste valeur le trésor de la foi. L'Église rebute quand elle devrait attirer. La messe est au premier abord ennuyeuse, si souvent récitée que les mots sont devenus des formules vides de sens ; de beaux chants suffisent presque à la rendre joyeuse et priante, aidant à pénétrer au coeur de l'Eucharistie. La méconnaissance et les stéréotypes archaïques sont, bien davantage que les objections intellectuelles ou même que le sentiment aigu du scandale du mal et de la souffrance injustifiée, la raison principale du rejet de la religion. «Le Dieu auquel nous croyons n'est pas le dieu auquel vous ne croyez pas.»Les gens s'arrêtent à la mauvaise image de l'Église ; il faut susciter le désir d'en savoir plus, révéler la soif de sens et l'aspiration au divin, introduire à la découverte de Dieu, et il fera le reste. Évangéliser, c'est comme alphabétiser, c'est faire connaître l'évangile, c'est un travail d'information et non de persuasion : connaître le Christ, c'est croire en lui. Plus profondément, c'est par un renouvellement permanent de notre foi que l'unité répandra la foi, et pas seulement par une modernisation de la forme. Ainsi les chants ne sont pas un ornement ou une animation de la messe, soumis à une gamme de goûts musicaux ; ils sont vraiment prière, introduisant à la présence de Dieu, ouvrant à une ferveur mystique dans l'adoration. Puisque rechercher l'unité permet d'étayer et d'enrichir notre foi de nouvelles facettes, et que cela signifie rechercher la plénitude de l'amour de l'homme et de Dieu, c'est donc faire grandir et rayonner notre foi. L'Église ainsi affermie et purifiée de l'intérieur suscitera un tel renouveau, une telle redécouverte de Dieu que la face du monde en sera changée ; elle deviendra visage du Christ.

Conclusion

Marcher vers l'unité, ce n'est pas chercher un improbable compromis du plus petit dénominateur commun ; c'est au contraire, au-delà de la coquille des divers rites et traditions, redécouvrir le coeur de la foi et se consacrer complètement à l'essentiel, notre relation d'amour avec Dieu et nos frères et soeurs. L'unité c'est aimer parfaitement, en communion ; c'est le privilège inimaginable d'entrer dans la Trinité pour s'unir à Dieu ; c'est devenir le Corps du Christ par son Sang. L'Église unie rayonnera sur toute la Terre.

L'unité est notre espérance, notre prière ; c'est à nous de la construire par Dieu, avec Dieu et en Dieu. Comme l'évoque le «logo»de nos aumôneries, que l'alpha des talas soit relié à l'omega des talos par le Christ notre alphabet. «Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.13» Il n'y a plus ni catholique, ni protestant, ni orthodoxe ; car tous nous sommes un en Jésus-Christ.
N.C.


Previous Up Next