1
Dans le numéro 2 d'une revue aujourd'hui disparue Les Quatre Fleuves fondée au Seuil par Henri Marrou et Paul Vignaux. Le cahier s'intitulait Espérance chrétienne et Avenir humain.
2
C'est la thèse de Niklaus Luhmann (1927-1998) dans un livre inachevé, paru posthume en 2000 : Die Religion der Gesellschaft, Suhrkampf, Francfort, 632p.
1
Cet article est la compilation d'un travail de 25 pages, accompagné de schémas et plans, qui est disponible sur simple demande à son auteur ou aux rédacteurs, et en ligne sur le site de l'aumônerie catholique.
2
Père Violle, « Cette demeure est le signe du Mystère de l'Eglise », dans Revue des Chantiers du Cardinal, mars 1988
3
Père Gueudet, « L'église, un espace pour une assemblée qui célèbre », Chantiers du Cardinal, décembre 2000.
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op. cit.
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Confession d'Augsbourg, conclusion de la première partie
2
Apologie de la confession d'Augsbourg, article XV
1
Il se convertit cependant avant sa publication, à la faveur de circonstances favorables (cf. la préface de l'essai), et à l'encontre de son intention initiale, comme il le dit dans l'<< Apologia pro vita sua >> : << À la fin de l'année 1844, je pris la résolution d'écrire un essai sur le développement doctrinal et d'ensuite, si ma conviction en faveur de l'Église romaine n'est pas affaiblie, d'entamer les démarches en vue de l'adhésion en son sein. >>
2
L'Apologia, déjà citée, y est entièrement consacrée; voir surtout le chapitre : << From 1841 to 1845 >>. Pour l'histoire du mouvement oxfordien, voir << The Spirit of the Oxford Movement >>, Christopher Dawson, Sheed & Wood, 1933.
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Également appelé mouvement tractarien, du nom des << Tracts of the times >>, publiés à l'instigation de J.H. Newman, depuis septembre 1833, jusqu'à la parution du Tract 90 en juillet 1841, où Newman s'efforçe d'apporter une interprétation catholique aux trente-neuf articles de la religion anglicane.
4
Réflexion rendue nécessaire par les mesures d'<< émancipation des catholiques >>, qui venaient d'accéder au parlement et donc participaient aux décisions concernant... l'Église anglicane. La goutte d'eau qui provoqua le mouvement d'Oxford fut la suppression de 10 des 22 évêchés de l'Église (anglicane) d'Irlande.
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Tendance catholicisante de l'Église anglicane, par opposition à la Low Church, de tendance évangélique.
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De Thomas Lüber, ou Éraste (1524-1583) : système de gouvernement, s'inspirant de l'État hébreu vétérotestamentaire, dans lequel l'ordre ecclésiastique n'a aucune autonomie juridique face à l'État.
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Ainsi l'incompatibilité de l'insistance anglicane sur l'unité sacrementelle de l'Église avec son origine schismatique.
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Ses écrits de 1830 à 1839 relayent la rhétorique anti-romaine du protestantisme de l'époque : Église perdue, vouée à l'Antéchrist, malicieuse, obstinée, infectée par l'hérésie -- injures qu'il rétractera en 1841.
9
Il considérait aussi la présence de saints et de sainteté comme critère de l'origine divine d'une communion.
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Vincent de Lérins, Commonitorium, 1.
11
An Essay on the Development of Christian Doctrine, Second Edition, London 1846, p. 5. Dans l'édition de 1878, il réexprime sa conviction sans davantage de nuances : << Approfondir l'histoire, c'est cesser d'être protestant >>, in Essai sur le développement de la doctrine chrétienne, Desclée de Brouwer, Paris, 1964, p. 30.
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Ce canon, maintes fois utilisé par les théologiens de la Renaissance, fut explicité par Vincent de Lérins, dans son Commonitorium. Il affirme que la foi catholique est celle qui a été crue partout, toujours, et par tous.
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Il ruminait cette théorie (bel exemple de développement d'une idée...) depuis son << Histoire des Ariens >>, en 1832.
14
Thème stoïcien développé par Vincent de Lérins : << Qu'il en soit de la religion des âmes comme du développement des corps. Ceux-ci étendent leurs proportions avec les années, et pourtant ils restent constamment les mêmes(Commonitorium, 23) >>, mais également par Irénée, Tertullien, et Augustin.
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L'appréciation du passé exige du recul; d'où la lenteur des procès des saints et de la fixation du Canon du NT.
16
Pour Guizot, dans l'<< Histoire générale de la civilisation en Europe >>, le sentiment religieux conduit à l'édification d'une société religieuse, et l'instinct social à la formation d'un gouvernement.
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Cela n'exclut pas les changements : << L'oiseau ailé diffère de sa forme rudimentaire dans l'oeuf >>; << bien que les doctrines des tories modernes avoisinent celles des whigs primitifs, peu nieront qu'ils ont chacun leur type distinctif. >>
18
Citons le semi-arianisme qui, tiraillé entre l'Église et le macédonianisme, sans consistance réelle, a vite disparu; et le presbytérianisme, qui a degénéré en arianisme et en unitarianisme là où il n'avait pas de protection légale.
19
Newman cite l'anticipation, sous Jacques Ier, du rôle du Parlement, développé par Sir Walpole un siècle plus tard. De même pour lui, le fait que le luthéranisme soit arrivé, par endroits, à nier le canon, la morale, le symbole, était anticipé lorsque'il arriva à Luther de rejeter l'Apocalypse, d'autoriser la bigamie, de condamner le mot << Trinité >>.
20
Premier auteur d'une règle monastique, mort en 346.
21
Vincent de Lérins, Commonitorium, 23
22
voir 1 S 25, 22 : << L'obéissance est meilleure que les sacrifices >>; et l'<< offrande pure >> en Malachie, 1, 11.
23
Newman cite ici l'Analogy, de l'évêque anglican Butler, dont il est fort redevable.
24
<< Père apostolique >> -- disciple de saint Jean -- et martyr, qui écrivit des épîtres au tout début du IIième siècle.
25
Cf. Ac 8,31 : << Comment pourrais-je comprendre, si personne ne me l'explique ? >>
26
Explication des variations de la doctrine chrétienne au cours des âges, non par un processus de développement, mais par l'existence de doctrines cachées, d'un enseignement secret, non révélable aux profanes, ou aux simples fidèles; cette théorie est cependant insuffisante, car les variations continuent bien au delà de l'époque durant laquelle un tel savoir est envisageable, et elles ne se produisent pas par poussées, mais suivant une croissance continue.
27
Théorie défendue par quelques protestants, selon laquelle le <<vrai >> christianisme aurait dormi pendant douze siècles, de Nicée (le concile de Nicée, en 325) à Trente, pour se manifester à nouveau par la Réforme. Dans son introduction, Newman explique qu'il ne peut l'exclure a priori -- néanmoins son essai en montrera la fausseté -- mais que l'hypothèse est suffisamment invraisemblable pour ne pas l'admettre comme hypothèse de travail. En effet, il écrit en 1840 dans << L'Église des Pères >> : << Le protestant doit avouer que le système de doctrine qu'il veut introduire, s'il a jamais existé à l'origine, a été enseveli comme par un déluge, d'un coup, en silence, et sans laisser de trace... >>, et dans l'Essai : << Que le protestant prenne, de ses doctrines, celle qu'il voudra, sa conception de la justification, des rites, de la superstition, sa notion de la foi, de la spiritualité de l'adoration; sa réfutation de la vertu des sacrements, ou de la mission des ministres, ou de l'Église visible... >> il ne lui trouvera aucun appui dans l'Église primitive.
28
Aristote, Éthique de Nicomaque, 1, II, 4.
29
Il cite Niebuhr, in Römishce Geschichten, 1811 : << Des exemples ne sont pas des arguments, mais en histoire ils ont à peine moins de force. >>
30
Newman ne réprouve l'utilisation de la méthode de Bacon qu'en dehors du domaine des sciences naturelles. Cependant Bacon souligne lui-même que sir Isaac Newton concevait d'abord des théories avant de les soumettre à l'expérience. L'attitude naturelle consiste à accepter sa théorie de la gravitation avec confiance, comme ayant pour elle une présomption suffisamment grande, sans chercher à la redémontrer.
31
Cf. Butler, Analogy, II, 7
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Confrontés à la magie des religions orientales, les premiers apologistes n'insistèrent guère sur les miracles; plus tard il ne fut pas opportun, face aux superstitions païennes, d'affirmer la légitimité des images.
33
La découverte des épîtres d'Ignace, e.g., a révélé la conception primitive de la messe et du sacramentum unitatis.
34
D'Emmaüs à la manne de l'Exode, en passant par Ac 27, 35 : << Paul prit du pain et remercia Dieu devant tous, puis il le rompit et se mit à manger >>; Jn 6, 51 : << Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours >> -- ailleurs on voit les deux espèces, comme pour l'offrande de Melchisédec.
35
Cyprien, Basile, Jérôme témoignent de l'usage fréquent de la communion sous une espèce -- souvent le pain.
36
Jérôme, parlant au pape Damase : << Je parle avec le successeur du Pêcheur et du disciple de la Croix. Ne suivant d'autre chef que Jésus-Christ, je suis en communion avec votre Sainteté, c'est-à-dire avec le siège de Pierre. Je sais que c'est sur cette pierre que l'Église est bâtie. Quiconque mangera l'Agneau en dehors de cette maison est un profane; celui qui n'est pas dans l'arche de Noé périra quand le déluge surviendra dans sa puissance >>, Épist. 15, 2.
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Par exemple, en Jn 21, 16 : << Prends soin de mes brebis. >>
38
Irénée parle de << la plus grande des Églises, la plus ancienne, la plus insigne, fondée et établie par Pierre et Paul >>.
39
Dans sa deuxième édition, Newman cite un numéro de la << Quarterly Review >> appelant les catholiques << éléments de trouble >>, << ennemis du genre humain >>, bref les accablant comme le faisaient les païens des premiers siècles.
40
Cf. Tertullien, De Praescriptione, 41 : << Ils font un traité de paix partout avec tout le monde; cela n'a pas d'importance pour eux d'avoir des doctrines différentes, pourvu qu'ils conspirent ensemble dans leur attaque contre une seule chose : la Vérité. >>
41
Comme le dit saint Pacien (328-390) dans ses lettres à l'évêque novatien Symphronien.
42
Newman pense bien sûr à la rhétorique protestante de la << synagogue de l'Antéchrist >>.
43
Hérésie niant la conaturalité du Fils avec le Père, condamnée par le concile de Nicée.
44
Secte fondée par Nestorius, qui niait l'unité de personne du Christ, et rejettait le terme Theotokos.
45
Le concile d'Éphèse de 449, appelé Brigandage, approuva Eutychès (qui affirmait l'union des deux natures du Christ en une après l'Incarnation) manu militari et excommunia le Pape; le pape Léon vint au secours de l'Orient, proie de l'hérésie, en convoquant et conduisant le concile de Chalcédoine (451), qui excommunia les eutychiens et affirma la double nature du Christ. L'eutychianisme engendra notamment l'Église monophysite, qui existe encore.
46
Jésuites du XVIième siècle, célèbres pour leur contribution au droit naturel et international.
47
Écriture à ne pas désolidariser de la Tradition, et particulièrement de la tradition exégétique, sous peine de tomber dans l'erreur. Saint Hilaire, parle de Sabellius, Montan, Manès, Marcellus et Photin, en ces termes : << Tous parlent de l'Écriture sans avoir le sens de l'Écriture, et ils professent une foi sans la foi. >>
48
Cf. le début du symbole dit d'Athanase : << Celui qui veut être sauvé doit penser de telle manière... >>
49
Newman opposait déjà, dans le Sermon sur le développement, la vitalité du catholicisme à la pauvreté des hérésies : << Voici donc la marque de l'hérésie : ses dogmes ne portent aucun fruit; elle n'a pas de théologie. >>
50
Newman opposa cette phrase à l'énoncé opposé de Milman : << Tout cela est dans le paganisme, donc ce n'est pas chrétien >>, confiant qu'il est dans le pouvoir de sanctification de l'Église
51
Cf. la vie de saint Grégoire le thaumaturge, par saint Grégoire de Nysse.
52
Hérésiarque et antipape du IIIième siècle, n'admettant pas l'indulgence de l'Église envers les lapsi.
53
Philosophe gnostique alexandrin du IIième siècle; attribuait la Création à des anges.
54
Tertullien parle des << mariés au Christ >>, Origène de << vouer son corps à Dieu par la chasteté >>.
55
Grégoire de Nysse raconte une apparition de la Vierge au Thaumaturge, ainsi qu'une intercession de celle-ci.
56
Cf. Jean Chrysostome : << Je ne demande pas un temps prolongé, mais la correction de l'âme >>, ou saint Ambroise : << Si le pécheur ne s'éargne pas lui-même, il sera épargné de Dieu. >>
57
Ainsi, dans les actes de saintes Perpétue et Félicité entend-t-on la première, venant de prier pour son frère, nous dire : << Alors je sus qu'il avait été retiré du lieu de punition. >>
58
Qui subordonnent le Fils au Père et souvent, comme Justin, le Saint Esprit au Fils et au Père.
59
Apologia pro vita sua, From 1841 to 1845.
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Selon Newman, le faisceau de preuves apporté pour certaines doctrines nous donne au moins << le droit de faire confiance à cette Église sur des questions parallèles qui sont restées en dehors de nos recherches >>.
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Il a pourtant été utilisé par les modernistes pour soutenir leur idée d'«accroissement substantiel du dogme». Il ne réfute évidemment pas explicitement cette interprétation mais affirme : «Les saints apôtres pouvaient connaître toutes les vérités concernant les hautes doctrines de la théologie, que les controversistes ont, plus tard, pieusement et charitablement, mis en formules et développés en arguments. »
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Un petit bémol, cependant: Messieurs les talas, il paraît que vous rechigniez à vous traîner jusqu'au boulevard Jourdan pour assister à la messe avec les charmantes sévriennes, qui, elles, faisaient le déplacement quand l'office était dit sur Ulm... Non mais!
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Nous précisons que ceci n'est valable que pour la période précédant la mixité... Tirez-en les conclusions que vous voudrez. :-)
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Un peu d'auto-satisfaction, ça fait pas de mal!
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Plus connu sous le sobriquet d'<<Armo>>.
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Merci Enrica!
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Une voie qui, contrairement à des légendes couramment répandues, est par nature accessible à toutes et à tous, et offre de multiples possibilités : réflexion philosophique et réflexion théologique, certes, mais aussi travaux historiques, littéraires, sciences religieuses, sciences exactes, etc. La remarquable encyclique Fides et Ratio est précisément là pour inciter tout homme de foi à se porter au travail du concept. Ne citons ici aue les premiers mots : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité.» [nous soulignons].
2
Pour une analyse dense et riche, nous nous permettons de renvoyer à l'auteur qui mit en marche notre réflexion, et dont nous considérons l'oeuvre comme celle d'un maître : Stanislas Breton, Foi et Raison logique, éd. du Seuil (1971), particulièrement la cinquième étude (« Sur l'idée de tradition »). Disponible à la bibliothèque de Lettres.
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je les remercie encore pour leur générosité : merci Agnès, Jérôme, Sébastien, merci Marie-Eve, Edit, Julien, Louis, merci Anne-Florence, Louis-Olivier, Jean
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Week-end du jeudi 1 mai au dimanche 4, auquel vous êtes tous invités. Pour plus de renseignements, écrire un mail à l'aumônerie.