Cendres 2004 : Péché et Rédemption

Péché... Le mot évoque pour beaucoup le Moyen-Âge et son cortège de démons, mais il suffit de voir des films comme Seven pour constater qu'il est encore d'actualité, et attire autant qu'il repousse. Derrière le péché se profile l'ombre de la mort, sens qu'on peut donner à l'adjectif dans l'expression «les sept péchés capitaux»: la peine capitale en somme... Mais qu'entendons-nous par ce terme? Que représente le péché dans notre imaginaire? Le péché est un monstre à plusieurs têtes, tel l'hydre de la mythologie. Et ces têtes portent chacune un nom : Gourmandise, Avarice, Paresse, Orgueil, Luxure, Envie et Colère. En sus des mots, il y a le chiffre, qui n'a pas été choisi au hasard: depuis la plus haute Antiquité, le chiffre sept symbolise à la fois l'abondance (une pléiade de...) et l'harmonie. C'est l'idée d'un ensemble cohérent représentant donc une totalité: les sept péchés capitaux représentent le péché dans son essence, et ne sont en fait que les différents aspects d'une même réalité. Bien que nous le subissions --- et surtout le commettions --- en permanence, le péché nous reste mystérieux: c'est une maladie mal définie et donc apparemment inguérissable.

Pourtant, le christianisme proclame que le péché est vaincu, qu'en la personne du Christ, Verbe de Dieu qui nous a rejoint dans notre nature pécheresse sans pécher Lui-même, nous avons été rachetés et libérés de l'esclavage de la bête heptacéphale. Comme dans le cas du péché, l'homme, qui est pourtant concerné en premier lieu, comprend difficilement la doctrine de la rédemption. Nous savons qu'elle passe par la conversion, le renoncement à soi-même, jusqu'à la Croix, qui, par la Résurrection, constitue la victoire finale sur le mal. En ce Carême qui commence, les auteurs de ce Sénevé vous invitent à réfléchir à l'obscure complexité de la faute de l'homme, de ses origines et de ses manifestations, et au lumineux mystère de son rachat souffrant et glorieux.

Bonne lecture.