Toussaint 2005 : L'Espérance

Entre la foi et la charité, l'espérance est la seconde des trois vertus théologales, mais elle n'est pas du tout secondaire. Contre le désespoir du vide, en l'espérance s'ancre la croyance en la vie éternelle et au Royaume des cieux ; mais l'espérance ne se réduit pas au domaine de l'au-delà, elle irrigue aussi notre quotidien et a la capacité de le changer. Ainsi, une réflexion sur l'espérance ne concerne pas uniquement les théologiens, mais intéresse tous les chrétiens. Espérer, attendre une vie après la mort n'est pas seulement une attitude mentale ou psychologique, mais implique un effort quotidien de notre part pour agir conformément à ce que le Christ nous a demandé. Écoutons-le : «Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : «Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif et vous m'avez donné à boire (...)» Alors les justes lui répondront : «Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? Tu avais donc faim et nous t'avons nourri ? (...)» Et le Roi leur répondra :« Amen je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.»»

Par ailleurs, l'espérance est étroitement liée à la foi dans le Christ ressuscité : Celui qui a vaincu la mort nous promet à nous aussi la résurrection. La foi dans les mystères du Christ entraîne la conviction que Dieu connaît chacun de ses enfants par son nom, et qu'il ne veut pas les laisser disparaître.L'espérance découle donc de la foi et nourrit la charité.

Mais en langage courant, l'espérance désigne aussi la confiance en la vie et en l'homme : «N'ayez pas peur !» comme a dit Jean-Paul II. Ne pas perdre courage, même dans les moments difficiles, garder l'espoir d'une amélioration, rester confiant dans les possibilités de l'homme, cet optimisme est entretenu par la foi.

Espérons que tous, les théologiens comme les actifs, trouvent leur compte dans ce Sénevé ! Bonne lecture...